Le mouvement tunisien « Ennahdha » a exprimé sa « profonde préoccupation face aux pressions exercées sur le pouvoir judiciaire pour servir les agendas politiques », et a mis en garde contre les dangers de s’en prendre aux médias et d’incarcérer les journalistes.
C'est ce qui ressort d'un communiqué rendu public jeudi par le mouvement Ennahdha, portant la signature de son président, Rached Ghannouchi, et consulté par le correspondant de l’Agence Anadolu.
Le mouvement d’obédience islamique a également exprimé sa profonde préoccupation « face à la campagne de dénigrement menée à l’encontre des juges », réitérant son respect pour « l'indépendance du pouvoir judiciaire en tant que garant des droits, des libertés et de la justice ».
Le parti majoritaire au Parlement gelé, a mis en garde contre « les dangers de s’en prendre aux médias (citant l'exemple de la chaîne Zitouna TV) et d’écrouer des journalistes ou de les traduire devant des tribunaux militaires sans raison, dans une violation flagrante contre la liberté de la presse et des médias ».
Ennahdha a également dénoncé « le discours politique haineux et virulent qui ne fait que diviser les Tunisiens, porter des accusations de trahison et de corruption, et traiter les adversaires politiques de toutes les obscénités »
« La résurgence des discours haineux après le 25 juillet (annonce des mesures d’exception par le Président Kaïs Saïed) est en contradiction avec les principes du vivre ensemble et l'éthique du débat démocratique », souligne le mouvement dans son communiqué.
Selon des rapports et des communiqués du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), les journalistes et les médias en Tunisie font l'objet de « restrictions, d’arrestations et de poursuites judiciaires sur fond de leurs activités », depuis que le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, avait annoncé ses mesures d’exception le 25 juillet.
Plus tôt jeudi, le mouvement tunisien « Amal wa Aamal » (deux députés au Parlement) avait dénoncé ce qu'il estime être une « ingérence » du président Kaïs Saïed dans les affaires judiciaires, faisant observer que la Présidence de la République « exerçait des pressions » sur les magistrats.
Par voie de communiqué, « Amal wa Aamal » avait déclaré que « l'autorité putschiste poursuit toujours sa politique en règle de consacrer l’autocratie et d'essayer d'abolir toute autorité de contrôle ».
Source : AA