Les propos du président français Emmanuel Macron sur l’Algérie continuent de faire réagir les autorités algériennes.
Après la présidence de la République samedi 2 octobre qui a dénoncé des propos « irresponsables », le premier ministre Aïmene Benabderrahmane lundi, le ministre des Affaires religieuses et Ramtane Lamamra mardi soir à Bamako, c’est au tour du ministre des Moudjahidine d’apporter sa réponse.
« Les dernières déclarations françaises ne nous nuiront aucunement », a dit Laid Rebiga mercredi soir dans un entretien à la Radio algérienne – station d’Oran.
Une réaction qui tranche avec les propos virulents du ministre Youcef Belmehdi qui a dit lundi que quand « l’Algérie était une puissance, le peuple français mangeait des rats ».
Rebiga affirme que l’histoire nationale est le « trésor » dont tous les Algériens « sont fiers ». « Nous sommes forts grâce à notre histoire et notre résistance » face au colonialisme, a-t-il déclaré, dont les propos ont été rapportés par l’agence officielle.
Il a ajouté que la révolution algérienne, dans sa « dimension nationale et internationale, est unique dans son genre ». C’est pour cela, a-t-il ajouté, que « nous ne sommes pas étonnés des allégations fallacieuses » et des « appels au doute et à la falsification de l’histoire nationale ».
Il estime que les propos de Macron sur la colonisation et l’existence de la nation algérienne avant 1830, ont pour « dessein de porter atteinte à notre identité nationale ».
« Nous devons réagir de manière rationnelle »
Le 30 septembre, lors d’une rencontre avec des jeunes français issus de familles ayant participé à la guerre d’Algérie, Emmanuel Macron a qualifié le système algérien de « politico-militaire » qui vit de la « rente mémorielle » depuis 1962, et s’est interrogé sur « l’existence » de la nation algérienne avant la colonisation française. Des propos qui ont provoqué l’indignation unanime en Algérie.
Toutefois, le ministre des Moudjahidine estime que « de telles déclarations doivent être traitées avec sagesse et tact ».
Laid Rebiga les place dans le contexte de la campagne pour la présidentielle française du printemps prochain. « Je pense qu’elles sont le résultat de bouillonnements au sein de la société française », a-t-il dit en plaidant pour une « réaction rationnelle ». « Nous devons réagir de manière rationnelle », a-t-il dit.
Pour lui, la priorité est l’enseignement de l’histoire de l’Algérie aux jeunes. « Nous nous concentrons sur l’enseignement de l’histoire de notre pays aux jeunes pour les protéger intellectuellement et préserver notre histoire », a soutenu le ministre des Moudjahidine.
Source : TSA