Washington exhorte le Conseil de sécurité à protéger les civils dans la province éthiopienne du Tigré

Washington a appelé mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre des mesures pour protéger les civils, renforcer la redevabilité des responsables de violations et acheminer l’aide humanitaire aux habitants de la région du Tigré en Éthiopie.

C'est ce qui ressort de l’intervention de la Représentante permanente des États-Unis auprès des Nations Unies, l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield à la réunion d'urgence du Conseil de sécurité qui se tient actuellement au siège de l'Organisation internationale à New York, consacrée à la décision du gouvernement éthiopien, jeudi dernier, d'expulser sept responsables onusiens du pays.

« Nous devons prendre toutes les mesures appropriées pour assurer la sécurité des civils, renforcer la redevabilité des responsables de violations des droits humains et fournir une aide humanitaire aux Éthiopiens », a déclaré Greenfield.

Et l'ambassadrice américaine d’ajouter, « Nous devons appeler le gouvernement éthiopien à reconsidérer immédiatement la décision d'expulsion, le temps presse, la vie des gens est en jeu, et s'il y a bien un moment propice pour mettre la pression et faire notre devoir, c'est maintenant ».

« Il n'y a aucune justification pour la mesure décidée par le gouvernement éthiopien », a-t-elle estimé.

Linda Thomas-Greenfield a appelé à la nécessité de « permettre au personnel des Nations unies, interdit d'entrée en Éthiopie, d’y retourner immédiatement ».

L'Éthiopie avait annoncé, jeudi dernier, l'expulsion de sept responsables d’agences de l’ONU, dont le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les désignant comme « persona non grata ».

Le ministère éthiopien des Affaires étrangères avait déclaré sur son compte « Twitter » que l'expulsion de ces responsables d'agences de l'ONU s'est faite au motif d’«ingérence dans les affaires internes du pays».

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est pour sa part dit « choqué » par la décision du gouvernement éthiopien.

Le 4 novembre 2020, des affrontements ont éclaté dans la région du Tigré entre l'armée éthiopienne et le Front de libération du peuple du Tigré, après l'entrée des forces gouvernementales dans la province, en guise de représailles à une attaque contre une base militaire, avant qu'Addis-Abeba n'annonce le 28 du même mois que l’opération de «maintien de l'ordre» a pris fin par le contrôle de toute la région.

Des rapports font état de violations continues des droits humains au Tigré, où des milliers de civils ont été tués alors que des centaines de milliers ont été déplacés par le conflit, dont plus de 60 000 personnes ont cherché refuge au Soudan.

Source : AA

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