La grogne monte chaque jour d’un cran dans l’Éducation nationale. Confrontés à une érosion de leur pouvoir d’achat sur fond d’une envolée des prix inédite, les travailleurs du secteur, notamment les enseignants, font le pari d’une rentrée scolaire agitée.
L’un des syndicats, l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (Unpef) met en garde contre l’ « imminence » d’ une « explosion sociale » alors que les revendications socioprofessionnelles soulevées par les acteurs du secteur n’ont toujours pas trouvé de solution.
L’Unpef a d’ailleurs mis ces préoccupations au cœur de la réunion de son bureau national, le 30 septembre et le 1er octobre. L’occasion de revenir sur les défis économiques et sociaux mais aussi pédagogiques auxquels font face les acteurs de l’Éducation.
Dans un communiqué, rendu public à l’issue de cette réunion, l’Unpef s’est élevé contre les atermoiements du ministère de l’Éducation nationale quant à solutionner les problèmes socio-pédagogiques des travailleurs.
De même qu’il pointe l’incapacité du gouvernement à trouver les réponses aux inquiétudes relatives à l’érosion du pouvoir d’achat à cause de l’envolée des prix des produits de consommation de base et la stagnation des salaires.
La crise économique qui frappe de plein fouet les travailleurs de l’Éducation, mais aussi les salariés tous secteurs confondus, se greffe aux difficultés engendrées par la pandémie du covid-19 chamboulant le calendrier pédagogique avec les « effets néfastes » sur les enseignants.
L’Unpef fait référence au mode d’enseignement par alternance (enseignement par groupes) adopté par la tutelle depuis le début de la pandémie de covid-19.
Si l’intention est de faire respecter les mesures barrières, il n’en demeure pas moins que cette nouvelle méthode a provoqué une surcharge de volume d’enseignement pour les éducateurs.
À cet effet, les syndicats de l’Éducation dont l’Unpef pressent les pouvoirs publics et le ministère de l’Éducation afin d’ouvrir de nouveaux postes budgétaires à même de diminuer la pression sur les enseignants notamment dans les deux paliers du moyen et du secondaire.
L’amélioration du pouvoir d’achat est une question centrale dans l’action revendicative des syndicats de l’Éducation. L’Unpef lance un appel à ses adhérents afin de se tenir « prêts » pour d’éventuelles actions de protestation.
Par ailleurs, alors que la vente des manuels scolaires vire au cauchemar pour les parents d’élèves ballottés entre les antennes de l’Office des publications scolaires (ONPS) et les libraires, l’Unpef exhorte le ministère de l’Éducation nationale à trouver des mécanismes efficaces pour la vente et la distribution du livre scolaire.
Le syndicat propose d’octroyer des incitations financières aux directeurs et aux intendants des établissements scolaires pour les encourager à assurer cette mission au sein mêmes des écoles.
Source : TSA