Algérie. Covid-19 : vaccination et probable 4ème vague

Les bilans quotidiens annoncés par le ministère de la santé confirment la tendance baissière du nombre de contamination par le covid19 en Algérie puisqu’il a été dénombré pour la journée de ce vendredi 1er octobre 158 nouveaux cas, 5 décès et 110 guérisons alors qu’il était de 161 nouvelles contaminations, 7 décès et 114 guérisons jeudi 30 septembre 2021.

Devant ce constat de stabilité et avec la campagne nationale de vaccination qui suit toujours son cours, les autorités ont décidé de lever le confinement pour de nombreuses wilayas, dont celle de Blida, la première à avoir été confinée dès l’apparition de la pandémie en mars 2020.

Actuellement et pour deux autres semaines, le confinement partiel ne concerne que 23 wilayas dont Alger, un confinement à domicile allégé, de 23h au lendemain à 5 heures du matin.

Un soulagement certain a été enregistré à travers la wilaya de Blida qui a eu à subir ce confinement étranglant pendant près de deux années, les habitants de cette wilaya (et des autres où le confinement a été levé) se sentent enfin libres de leurs mouvements et ont plaisir à sortir de nuit sans contrainte.

La campagne de vaccination, après avoir connu des débuts prometteurs, commence à s’essouffler et nous ne voyons plus le même nombre de personnes qui se font vacciner qu’auparavant. Selon les chiffres communiqués par le ministère de la santé, un peu plus de 10 millions d’algériens se sont fait vaccinés jusqu’à maintenant sur les 20 millions visés par la présente campagne et loin encore de l’immunité nationale qui devrait quand même atteindre 70% des habitants à être vaccinés.

Pourtant l’Algérie n’a lésiné sur aucun effort ni sacrifice pour approvisionner les hôpitaux en vaccins et nous n’avons qu’à nous rendre dans les milliers de centres de vaccination ouverts à travers le territoire national et qui ne voient aucunement le rush attendu, pour se faire une idée sur la situation.

Ces centres de vaccination n’accueillent qu’à peine quelques candidats à la vaccination durant de longues heures, les médecins et les infirmiers qui y ont été affectés ne font presque rien à longueur de journée alors que leurs postes d’origine accusent un manque de personnel flagrant.

Bien sûr, les autorités concernées ont donné la priorité à la vaccination à cause de sa gravité mais la population continue de bouder cette action engagée pour sauver des vies humaines et nous permettre de reprendre une vie normale face à ce virus mortel qui ne s’avoue toujours pas vaincu.

Un virus à l’affut et une inconscience maladive

Et c’est justement ce que la majorité des gens ne veulent pas s’en imprégner : le virus est toujours là, aux aguets, attendant le moment propice pour réapparaitre sous une forme beaucoup plus virulente, plus mortelle ! Les spécialistes n’ont pas cessé d’avertir, de sensibiliser, de rappeler sur la dangerosité du covid19, rien n’y fait, aussitôt l’accalmie, les gestes dangereux réapparaissent, les mauvaises habitudes d’hygiène reprennent le dessus et nous nous retrouvons devant une autre catastrophe.

Pourtant, il y a à peine un peu plus d’un mois, la peur était là, palpable au sein de toute la société, l’odeur fétide de la mort rodait partout, on enterrait à tour de bras, il y a eu même pénurie d’oxygène, de soins, de moyens pour transporter les innombrables morts et même de places au cimetière !!

Les gens avaient peur, personne n’osait serrer la main fut-ce de son père, les bavettes étaient là, le liquide désinfectant utilisé par tous, nous nous tenions assez éloignés les uns des autres et chacun donnait des conseils de prudence et d’hygiène à tous ceux qu’il rencontrait.

C’est parce que la mort rodait, on la sentait parmi nous, nombre de nos parents, de nos voisins, de nos amis ont été emportés, des gens que nous croyions immunisés sont morts, des figures connues de toute l’Algérie ont disparu, presque personne n’a été épargné.

Ceux qui y ont réchappé ont souffert le martyre, beaucoup gardent des séquelles indélébiles, beaucoup de jeunes en pleine force ne sont plus parmi nous. C’était il y a à peine cinq semaine, en plein été, les plages, les endroits de détente, tout était fermé et interdit, nous nous morfondions non pas de ne pas aller à la plage, mais d’entendre chaque jour les annonces mortuaires de bouche à oreille. Nous avons enterré nos morts ‘en gros’, il y avait au même moment et dans le même cimetière cinq, six, sept, dix enterrements de personnes mortes du covid19.

Nous avions peur de tout, nous avions peur de nous-mêmes, de nos aliments, de notre argent, de l’air que nous respirions, à la moindre toux, au moindre frémissement, à la plus petite fatigue, à la moindre fièvre c’était la panique, les centres d’imagerie et les laboratoires d’analyse étaient pris d’assaut, chacun voulant s’assurer et se rassurer, prendre le mal (la mort) de vitesse, se faire hospitaliser, se faire soigner, éviter la mort.

Aujourd’hui, nous constatons malheureusement que tout cela est oublié, que la précaution est remisée quelque part dans notre oubli collectif, que les gestes barrières simples ne font plus recette. La poignée de mains est redevenue normale, la promiscuité n’est plus ressentie comme un danger, on s’embrasse de nouveau à tout va, nous buvons notre café au même gobelet, plusieurs personnes boivent au goulot de la même bouteille d’eau et on s’étonne quand vous portez un masque de protection.

Une inconscience collective a pris la place de la peur de mourir ou de tomber malade, nous avons l’impression que rien ne peut nous arriver et nous faisons tout pour que malheur nous arrive !

Les spécialistes, très au fait de la question, ne cessent de tirer la sonnette d’alarme, d’appeler les citoyens à aller se faire vacciner dans les centres que nous trouvons partout, même dans les endroits les plus reculés du pays profond, nous devons nous prémunir contre une très probable quatrième vague qui n’épargnerait que ceux qui ont pris les devants et qui s’en sont prémunis.

Source : la patrie news

 

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