Riadh Chaïbi, le conseiller politique du président du mouvement "Ennahdha", le président du parlement tunisien, Rached Ghannouchi, a démenti, dimanche, l'information selon laquelle, Ghannouchi aurait délégué ses pouvoirs parlementaires constitutionnels à sa vice-présidente Samira Chaouachi.
Depuis le 25 juillet dernier, la Tunisie connaît une grave crise politique, lorsque le président du pays, Kais Saied, avait décidé de geler les pouvoirs du Parlement, de lever l'immunité de ses députés et de limoger le chef du gouvernement, tout en procédant à une série d'arrestations, révocations et nominations de fonctionnaires.
Chaïbi a démenti, dans une publication sur sa page Facebook, que "promouvoir des rumeurs pour brouiller la manifestation d'aujourd'hui (dimanche) qui exige la reprise de la voie démocratique, n'aidera pas car le mouvement de l'histoire est clair vers la voie de liberté, dignité et démocratie."
Plus tôt dans la journée du dimanche, près de deux mille manifestants tunisiens ont participé, dans le centre de la capitale, à un rassemblement de protestation contre les mesures d'exception prises par le président Kaïs Saïed. Ils ont appelé à mettre fin à ces mesures et ont exprimé leur rejet de ce qu'ils considèrent comme un "coup d'Etat" contre la constitution.
En même temps, des dizaines de Tunisiens ont participé, à une autre marche dans le centre de la capitale, pour exprimer leur soutien aux "mesures d'exception" du président Kais Saied, appelant à la dissolution du Parlement, suspendu depuis le 25 juillet.
Le conseiller politique du président du mouvement "Ennahdha" a ajouté "Rached Ghannouchi, président du Parlement, est impliqué dans la bataille pour restituer la démocratie dans le pays et n'a délégué ses pouvoirs constitutionnels à personne, comme le prétendent certains sites suspects".
Des internautes sur les sites de réseaux sociaux en Tunisie ont récemment fait circuler la nouvelle que Ghannouchi avait délégué ses pouvoirs, en tant que Président du Parlement, à sa première vice-présidente, Samira Chaouachi, du parti Au Cœur de la Tunisie "Qalb Tounes" (28 députés sur 217).
Le mouvement Ennahda, dirigé par Ghannouchi, détient le plus grand bloc parlementaire avec 53 députés.
Le Président tunisien avait décidé, mercredi soir, de supprimer l'Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels et d'exercer le pouvoir exécutif avec l'aide d'un gouvernement. Des observateurs et des parties politiques estiment que les nouvelles dispositions présidentielles constituent "un coup d’État contre la Constitution".
La majorité des partis dont "Ennahdha" ont rejeté les décisions de Saïed, prorogées sine die en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques l’ont considéré comme étant une « restauration du processus », sur fond de crises politiques, économiques, et sanitaires (Covid-19).
Source : AA