Le dirigeant Mohamed Goumani a démissionné samedi de la présidence de la Commission de gestion de la crise politique, une structure nouvellement créée au sein du mouvement Ennahdha.

Goumani impute au Président de la République Kaïs Saïed la responsabilité de l'échec de cette initiative du mouvement d'obédience islamique, rapporte l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP), lui reprochant notamment d'avoir fermé la porte au dialogue.

« Le changement radical survenu sur la scène politique nationale après la publication du décret présidentiel n° 2021-117 du 22 septembre 2021, l’abrogation de la Constitution et l’absence de dialogue avec les opposants, font encourir au pays de hauts risques », a-t-il écrit dans sa lettre de démission publiée sur sa page Facebook et relayée par la TAP.

Mohamed Goumani appelle le parti Ennahdha à revoir sa politique et à adhérer à des actions pacifiques pour remettre le pays « sur les rails de la démocratie », indique la même source.

Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi avait annoncé par voie de communiqué, publié par sa formation politique le 12 août dernier, la création d'une Commission pour la gestion de la crise politique avec pour objectif d'ouvrir des canaux de communication avec le Président de la République.

Ennahdha s'était alors engagé à soutenir les orientations présidentielles qui respectent la Constitution et qui servent l'intérêt général et à améliorer le rendement du Parlement.

Le mouvement d’obédience islamique avait également proposé de tenir des élections anticipées.

Plus tôt ce samedi, 113 membres du mouvement Ennahdha, dont des députés, des anciens ministres, des cadres du parti, des membres du Conseil de la Choura (organe consultatif du mouvement), ont annoncé leur démission, évoquant « les mauvais choix politiques » de la direction du parti.

Source : AA