Le ministre algérien des Moudjahidines (anciens combattants), Laïd Rebigua, a déclaré mercredi que l'hommage rendu par le président français Emmanuel Macron aux algériens qui ont pris parti pour le colonialisme français pendant la guerre de libération algérienne est une "affaire interne française."
C'est ce qui ressort d'une conférence de presse tenue dans la capitale, Alger, au cours de laquelle Laïd Rebigua a répondu à une question sur la position de son pays concernant l'hommage rendu par la présidence française aux "harkis".
"Harki" est l’appellation donnée aux algériens qui ont servi l'armée française pendant la guerre de libération (1954 - 1962). Selon les historiens, certains ont pris les armes en tant que supplétifs de l'armée d'occupation, alors que d'autres ont aidé les français en assurant des missions civiles dans les villes et villages d'Algérie.
"L'hommage rendu par le président français Emmanuel Macron aux algériens qui ont combattu du côté du colonialisme pendant la guerre de libération est une affaire interne française", a déclaré Laïd Rebigua.
Et de préciser : "C'est leur affaire! Nous en Algérie, pays du million et demi de martyrs, et nous Algériens n'avons besoin de personne pour nous donner des leçons d'histoire. Notre révolution a tranché quant à savoir qui est un martyr et qui est un harki et un traître."
Souhaitant "franchir un nouveau pas" dans la "reconnaissance" de l’"abandon" des harkis par la France, le président Emmanuel Macron a demandé, lundi, pardon aux harkis algériens qui ont combattu aux côtés de l’occupation française pendant la guerre de libération algérienne. Il a à cette occasion annoncé une loi pour les indemniser.
Selon les historiens des deux pays, "après l'indépendance de l'Algérie en 1962, quelque 60 000 harkis et leurs familles ont quitté le pays pour la France en même temps que l'armée coloniale, tandis que des estimations indiquent qu'entre 55 000 et 75 000 d'entre eux sont restés en Algérie et ont fait l'objet de représailles."
Selon les médias français, les harkis et leurs familles constituent actuellement une communauté d'un demi-million de personnes.
Commentant le geste de Macron, la chef de file de l'extrême droite française, Marine Le Pen, a estimé qu'il s'agissait d'une "pré-campagne électorale en vue des élections présidentielles prévues en avril 2022".
Source : AA