Moncef Marzouki, ancien président tunisien, a critiqué, lundi, la politique menée par l'actuel président, Kaïs Saïed, estimant qu'il " a raté des opportunités de renaissance économique à travers la relation avec la Libye, et a privé les Tunisiens de ses fruits. "
C'est ce qui ressort d'un post que Marzouki a écrit sur sa page officielle Facebook.
L'ancien président a souligné que la politique et les actions de Kaïs Saïed ont provoqué "une brouille avec nos frères (libyens)".
Marzouki a estimé que Saïed "a manqué des opportunités d'emploi pour des centaines de milliers de Tunisiens (en Libye), augmentant ainsi leur pauvreté. Il a également perturbé les rouages de l'Etat et gelé les rouages de l`économie jusqu'à nouvel ordre."
Et d'ajouter : "La question libyenne était une affaire interne à l'époque de la révolution (celle de 2011), et c'était le premier point à l'ordre du jour du Conseil de sécurité nationale, sans oublier les visites au plus haut niveau", en référence aux relations tuniso-libyennes avant l’arrivée de Saïed au pouvoir.
"Toute ma compassion à notre peuple du sud, de Sfax (centre) à Ras Jedir (sud), qui est la région la plus liée à l'économie libyenne et qui verra s'évaporer tous les espoirs d'une renaissance économique associée à de bonnes relations politiques avec la Libye voisine et sœur ", a enfin déclaré Marzouki.
Samedi, le ministre libyen du Travail, Ali Al-Abed, a annoncé, au retour d'une visite en Égypte dans le cadre d'une délégation gouvernementale, qu'un million de travailleurs égyptiens commenceraient à entrer dans son pays au début d'octobre prochain.
"Nous avons signé des contrats avec l'Égypte pour un montant de 19 milliards de dinars libyens (4,24 milliards de dollars)", a déclaré Al-Abed, sans donner de détails sur ces projets.
Les relations entre Tripoli et Le Caire ont connu une évolution positive ces derniers mois, suite à la visite du Premier ministre égyptien Mostafa Madbouly en Libye le 20 avril dernier.
À plus d'une occasion, l'Égypte a exprimé son soutien à l'actuel gouvernement d'"unité nationale" en Libye.
La Libye connaît une percée politique depuis quelques mois. Le 16 mars, une autorité transitoire élue, composée d'un Gouvernement d'unité nationale et d'un Conseil présidentiel, a pris ses fonctions pour mener le pays vers des élections, après des années de conflit dans ce pays riche en pétrole.
Source : AA