Le président tunisien Kaïs Saïed a confirmé, lundi, le maintien des mesures d'exception et a annoncé que "des dispositions transitoires ont été mises en place", qualifiant les manifestations contre ses décisions de "piètre mise en scène".
C'est ce qui ressort de son discours prononcé lors d'une visite inopinée au gouvernorat de Sidi Bouzid (centre), à laquelle a participé son gouverneur, Mohamed Sedky Bououn.
S'adressant à ses partisans qui se sont rassemblés à l'intérieur du siège du gouvernorat et devant ses murs, Saïed a estimé que "la manifestation de rejet des mesures exceptionnelles (qui s'est déroulée samedi à Tunis) est une piètre mise en scène avec de mauvais acteurs (non identifiés)."
Le 25 juillet, Saïed a décidé de limoger le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, pour assumer l'autorité exécutive avec l'aide d'un gouvernement dont il désignera le chef. Il a également décidé de geler les compétences du Parlement, de lever l'immunité des députés et de prendre la tête du ministère public.
Le président tunisien a estimé que "les mesures exceptionnelles découlaient d'un sentiment de responsabilité pour préserver l'État tunisien, et que ces mesures auraient pu être plus sévères et plus dures pour eux (il n'a pas précisé les personnes ou les partis politiques visés)."
La majorité des partis ont rejeté ces mesures, et certains les ont considérées comme un "coup d'État contre la Constitution", tandis que d'autres partis les ont soutenues, y voyant une "correction de cap", à la lumière des crises politique, économique et sanitaire (la pandémie de coronavirus).
Saïed a souligné que "les mesures d'exception vont se poursuivre, et que des dispositions transitoires ont été mises en place (sans précision), tout en préservant tout ce qui est stipulé dans la Constitution", évoquant le début des préparatifs pour la promulgation des dispositions transitoires et l'amendement de la loi électorale, sans préciser de date pour la concrétisation de ces mesures.
Concernant son retard dans l'annonce du nom d'un nouveau premier ministre, Saïed a déclaré : "La question n'est pas une question de gouvernement, mais plutôt celle de tout un système qui doit être repensé, car il n'a pas servi les intérêts des Tunisiens."
Le gouvernorat de Sidi Bouzid est le berceau de la révolution populaire qui a renversé le régime de l’ancien président, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Source : AA