Tunisie: l’Union Générale Tunisienne du Travail appelle à la formation d’un cabinet restreint

l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a appelé mercredi le Président du pays, Kaïs Saïed, à accélérer la formation d'un cabinet restreint chargé de résoudre les questions économiques, sociales et sanitaires, d'assurer la continuité de l'État et la mise en œuvre de ses engagements.

La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que le chef de l’Etat avait décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés dans le cadre de mesures d’exception justifiées par la détérioration de la situation économique et l’incapacité de l’Exécutif à gérer la crise pandémique. Kaïs Saïed avait annoncé également qu’il se chargeait du pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef.

Le syndicat a souligné la nécessité « d'accélérer la formation d'un cabinet restreint capable de surmonter la crise et représenter l'Etat tunisien dans tous les forums internationaux ».​​​​​​​

La centrale syndicale, a averti dans un communiqué, dont l’Agence Anadolu a obtenu copie, que « tout retard dans la formation du gouvernement ne fera qu'aggraver la crise et provoquer la déliquescence de l'Etat ».

La majorité des partis ont rejeté les décisions de Saïed, prorogées sine die en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques y ont été favorables les considérant comme étant une « restauration du processus », à la suite d’une série de crises politique, économique et sanitaire (pandémie de la Covid-19).

L’UGTT a souligné « l’impératif de déterminer la durée de l’état d’exception et de préciser les contours des mesures ultérieures nécessaires pour sortir de la crise politique et de l'état de paralysie générale qui a frappé la plupart des institutions de l’Etat ».

Le principal syndicat du pays préconise à cet effet « une vision consultative et participative qui contribuerait plus tard à discuter d'une vision politique alternative et mettre en place régime politique doté de la légitimité populaire et politique ».

Il a rappelé en ce sens son soutien aux décisions du 25 juillet, estimant qu’il s’agissait d’« une opportunité historique et une réponse aux aspirations des Tunisiennes et Tunisiens, après une décennie marquée par l’échec, l’injustice, la corruption, le népotisme, le terrorisme et les assassinats politiques ».

L’UGTT a exhorté le chef de l’Etat à « fixer la durée de l’état d’exception et apporter des garanties en matière de respect des droits et libertés ».

Il est attendu que Saïed annonce le nom du nouveau Chef du gouvernement, tout en chargeant un gouvernement qui serait responsable directement devant lui.

Des organisations tunisiennes exercent des pressions afin de hâter la soumission d’une feuille de route comportant des plans clairs pour sauver le pays, tout en garantissant le respect de la Constitution et des droits de l’Homme.

Source : AA

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