Tunisie: Cinq formations politiques rejettent les appels à la suspension de la Constitution

Cinq partis tunisiens ont exprimé, mardi, leur rejet des « appels à la suspension de la Constitution » et de l’état d’exception marqué par le cumul des pouvoirs et le monopole de la décision », exprimant leur étonnement quant au « prolongement du vide gouvernemental ».

C’est ce qui ressort d'une déclaration commune du Courant démocrate (social-démocrate - 22 députés sur 217), Afeq Tounes (Libéral - deux députés), Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL) (social-démocrate - non représenté au Parlement), parti Al-Joumhouri (Parti républicain - centriste - non représenté au Parlement) et du parti Al Amal (libéral - non représenté au Parlement).

Les cinq partis ont exprimé leur « rejet catégorique de tous les appels à la suspension de la Constitution », exhortant le chef de l’Etat Kaïs Saïed « à tenir ses engagements envers les Tunisiennes et les Tunisiens de respecter la Constitution et le serment qu'il a prêté avant d'assumer ses fonctions de Président de la République ».​​​​​​​

Les formations politiques en question ont également fait part de leur rejet de l’état d’exception « marqué par le cumul des pouvoirs et le monopole de la décision », exprimant leur étonnement quant au « prolongement du vide gouvernemental ».

Les signataires de la déclaration commune ont appelé, Saïed, « à nommer un chef de gouvernement doté de compétences et indépendant, qui soit capable de répondre aux attentes sociales et économiques des Tunisiens et de résoudre la crise des finances publiques pour protéger le pays du spectre de la faillite ».

Les cinq partis tunisiens ont dénoncé « les atteintes répétées aux droits et libertés, notamment à la liberté d'expression et de circulation, le jugement de civils devant les tribunaux militaires, et le relais dans les médias du point de vue dominant », imputant au Président de la République la responsabilité politique de ces violations, et l’appelant à y mettre fin immédiatement ».

Ils ont à cet effet exprimé « leur rejet de toute initiative unilatérale visant à imposer un processus politique au pays, et leur adhésion à un dialogue inclusif, comme méthode pour la gestion les affaires publiques dans un cadre démocratique ».

Les cinq formations politiques ont fait savoir qu’elles continueront à se consulter, appelant « les forces civiles, politiques, sociales et démocratiques à œuvrer ensemble pour moraliser la vie publique, consolider la démocratie et prévenir la corruption ».

Saïed avait évoqué samedi la possibilité d’amender la Constitution, dans une déclaration accordée à la chaîne Sky News Arabia, au cours d'une promenade qu'il a effectuée dans l'avenue Habib Bourguiba, principale artère de la capitale Tunis.

« Je respecte la Constitution de 2014 et ses dispositions, mais des amendements doivent y être apportés pour qu'elle puisse répondre aux aspirations du peuple », avait déclaré le chef de l'Etat.

Le 9 septembre, Walid Hajjem, conseiller auprès de Kaïs Saïed, a fait savoir dans une déclaration à la presse que « la Constitution de 2014, a mis en place un système politique qui est désormais inopérant », et que « le chef de l’État a l’intention d’instaurer un régime présidentiel qui fera l’objet d’un référendum populaire, ce qui entérine la suspension de la Constitution et ouvre la voie à l’adoption d’autres mécanismes (petite Constitution) pour assurer la bon fonctionnement des appareils de l’Etat ».

Source : AA

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