Tunisie: Ennahdha rejette les tentatives de violation de la Constitution de 2014

Le mouvement "Ennahdha" a annoncé, samedi, son rejet catégorique de ce qu'il estime être "des tentatives de violer les dispositions de la Constitution".

C'est ce qui ressort d'un communiqué publié par le mouvement tunisien, à la suite des déclarations du conseiller à la Présidence de la République, Walid Hajjem, sur l'intention du chef de l'État Kaïs Saïed de suspendre la Constitution de 2014.

Dans son communiqué, le mouvement d'obédience islamique a réaffirmé son "rejet catégorique des tentatives de certaines parties hostiles à la voie démocratique, en particulier certains proches du chef de l'Etat (sans les nommer), qui poussent vers des choix contraires à la Constitution".

Dans son communiqué, le parti Ennahdha a expliqué que "la Constitution de 2014 représente la base d'un accord politique et social et bénéficiait du consensus de la plupart des familles politiques et d'une large approbation populaire. Elle représente également la base de la légitimité électorale de toutes les institutions exécutives et législatives en Tunisie".

Le mouvement a averti que "cette démarche risque de faire perdre au régime en place sa légitimité, de mener inévitablement à une dérive autoritaire et à la régression de tous les acquis démocratiques liés aux libertés et aux droits de l'Homme".

Le communiqué a également souligné que "la situation économique, financière, sociale et sanitaire délicate que traverse la Tunisie, nécessite d'accélérer la formation d'un gouvernement légitime qui devra obtenir la confiance du Parlement".

Dans la même perspective, le mouvement a mis l'accent sur "l'importance d'un dialogue national global pour mener les réformes nécessaires et achever la construction des institutions constitutionnelles afin de défendre la souveraineté nationale et l'indépendance des grands choix nationaux".

Dans un entretien télévisé avec la chaîne "Sky News Arabia", Hajjem avait déclaré que "la Constitution de 2014, a mis en place un système politique qui est désormais inopérant", soulignant que "le nouveau régime sera présidentiel et non présidentialiste, surtout que la Tunisie a souffert auparavant du présidentialisme", en référence au règne du régime de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution de janvier 2011.

Le 25 juillet dernier, Saïed avait décidé de suspendre, pour une durée de trente jours, les travaux du Parlement, de lever l’immunité dont bénéficiaient les députés et de limoger le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi ainsi que plusieurs autres responsables.

Certains partis politiques, ont considéré les mesures d’exception du chef de l’État tunisien comme un ''coup d’Etat contre la Constitution'', tandis que d'autres y ont été favorables, estimant qu'il s'agissait d'une "rectification du processus révolutionnaire".

Source : AA

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