Le Président tunisien, Kaïs Saïed, a déclaré, samedi, que le nouveau gouvernement sera annoncé dans « les plus brefs délais », sans pour autant préciser de date.
C'est ce qui ressort d'une déclaration faite par Saïed à la chaîne Sky News Arabia, au cours d'une promenade qu'il a effectuée dans l'avenue Habib Bourguiba, principale artère de la capitale Tunis.
Saïed a ajouté : « Je m'emploie à choisir des personnes (membres du gouvernement) au-dessus de tout soupçon. J'ai tenu, depuis peu, une séance de travail consacrée au choix des membres du gouvernement et nous continuerons à chercher les personnes qui assumeront, à sa juste mesure, la responsabilité ».
Et le Président Saïed de poursuivre : « Nous ne sommes pas des apôtres de l'anarchie et nous ne faisons pas partie de ceux qui pensent à l’effusion du sang des Tunisiens ».
Et le locataire de Carthage d’ajouter : « Ils (sans les nommer) évoquent une sortie de la légalité, alors qu'ils ne saisissent pas l'essence de la loi. Ils parlent d'un coup d’Etat et d'un exercice en dehors des dispositions de la Constitution (…) A contrario, nous l'avons (la Constitution) scrupuleusement respecté et nous respectons toutes les valeurs ».
« Malheureusement, ceux avec qui des accords ont été passés (sans les nommer) ont failli à leurs engagements. Quant à moi, je ne faillirai jamais à mon engagement et je continuerai à respecter les mêmes principes, quel que soit le tribut à payer », a encore dit le chef de l’Etat tunisien.
Saïed a conclu son intervention en déclarant: « Nous respectons la Constitution et nous continuerons à respecter la légalité constitutionnelle ».
Le 25 juillet dernier, le président Kaïs Saïed a décidé de démettre de ses fonctions le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi et de suspendre les travaux du Parlement, présidé par Rached Ghannouchi, chef du Mouvement Ennahdha, pour une durée initiale de trente jours, tout en levant l’immunité dont bénéficiaient les députés.
Il a également procédé dans les jours suivants à une série de limogeages de ministres et de hauts responsables dans l’appareil de l’Etat.
La majorité des partis ont rejeté les décisions de Saïed, prorogées sine die en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques l’ont soutenu les considérant comme étant une « restauration du processus », à la suite d’une série de crises politique, économique et sanitaire (pandémie de la Covid-19).
Il est attendu que Saïed annonce le nom du nouveau Chef du gouvernement, tout en chargeant un gouvernement qui serait responsable directement devant lui.
Des organisations tunisiennes exercent des pressions afin de hâter la soumission d’une feuille de route comportant des plans clairs pour sauver le pays, tout en garantissant le respect de la Constitution et des droits de l’Homme.
Source : AA