Attentats du 11 septembre : 20 ans après, quels enseignements?

Il y a 20 ans jour pour jour, les Etats-Unis étaient ébranlés par les terribles attentats dits « du 11 septembre ».

Dix-neuf personnes, dont quinze saoudiens, un égyptien, deux émiratis et un libanais, tous affiliés à Al-Qaïda, détournent quatre avions pour commettre l’indicible.

Deux des appareils sont envoyés directement sur les tours jumelles du Word Trade Center plongeant New-York dans un chaos sans précédent.

Le troisième avion a directement percuté la face ouest du Pentagone à Washington, tandis que le quatrième appareil est allé s’écraser dans un terrain vague en Pennsylvanie.

Au total, 2 977 personnes âgées de 2 à 82 ans, sont tuées.

En guise de réponse, le Président américain George W. Bush décide d’entrer en guerre contre l’Afghanistan avec comme objectif affiché, la neutralisation d’Oussama Ben Laden et la destruction d’Al-Qaïda.

Dès octobre 2001, l’administration Bush envoie ses troupes pour faire notamment tomber le régime Taliban au pouvoir.

Vingt ans plus tard, alors que les Etats-Unis ont enregistré des pertes colossales en Afghanistan avec un nombre vertigineux de 2 465 soldats tués et 20 700 blessés en mission, la situation est loin d’être celle espérée par la coalition au moment de son intervention.

Waghington s’est en effet retiré d’Afghanistan le 30 août dernier avec perte et fracas, alors que les Taliban sont revenus au pouvoir le 15 août.

Ainsi, en deux décennies d’une guerre sans merci, les Etats-Unis ont engagé un budget colossal de 2 mille milliards de dollars, pour un bilan très mitigé.

Force est de constater que non seulement Al-Qaïda n’a pas été détruit, et opère par ailleurs un véritable tour de force au Sahel, mais que les Taliban sont de retour à Kaboul, et que d’autres groupes, comme Daech, continuent d’y semer la terreur par le sang.

S’il a fallu attendre 2011 pour que l’armée américaine réussisse à capturer Oussama Ben Laden, pas moins de 100 000 militaires ont été mobilisés au plus fort de leur présence sous l’ère Obama.

« Nous sommes allés en Afghanistan à cause d’une effroyable attaque qui a eu lieu il y a vingt ans (…). L’objectif était clair et la cause était juste » avait expliqué le président Joe Biden en avril dernier.

Il avait par ailleurs reconnu que « les raisons pour lesquelles » son pays reste « en Afghanistan sont de moins en moins claires ».

Son prédécesseur Donald Trump avait pour sa part déclaré dès 2015, que cette guerre était une erreur.

C’est d’ailleurs sous son mandat, qu’en 2020, la France s’est inquiétée, pendant plusieurs mois, de l’hypothèse d’une réduction des moyens déployés par le Pentagone en matière d’opérations extérieures.

Les Etats-Unis sont en effet un soutien précieux de l’armée française engagée au Sahel au sein de l’opération Barkhane, qui doit prendre fin prochainement pour laisser place à la force Takuba.

Pour Mahamadou Savadogo, spécialiste des questions sécuritaires au Burkina Faso, cité par la BBC, « le tout sécuritaire n'est qu'une solution éphémère et doit être accompagné de projets de développement, de réconciliation qui sont beaucoup plus pérennes ».

Il estime que « l’exemple afghan nous montre qu'en misant sur le tout sécuritaire lorsqu'il n'y a pas cette force pour maintenir la paix ou la stabilité, tout s'écroule ».

Le spécialiste affirme enfin que « les organisations sous régionales comme le G5 Sahel ou la CEDEAO doivent rapidement prendre en main la sécurité des Etats et ne pas la confier à des Etats européens ou extérieurs qui, une fois que la situation politique devient délétère dans leur pays, vont se retirer ».

« Le cas afghan est une invitation particulière pour les Etats sahéliens à l'invention de leurs propres réponse face au péril sécuritaire surtout lorsqu'on tient compte de l'insurrection des périphéries qu'elle sécrète » suggère de son côté Sampala Balima, Politologue au Burkina Faso, citée par la même source.

Source : AA

De la même section International