Le président tunisien, Kaïs Saïed, s'est engagé, lundi, à faire face à ce qu'il a qualifié de tentatives d'infiltration des services de sécurité de son pays pour "servir les intérêts de certaines parties."
C'est ce qui ressort de son allocution prononcée à l'occasion de la célébration du 65e anniversaire de la création de la Garde nationale, à la caserne de l'Aouina, à Tunis, selon une vidéo diffusée par la page Facebook de la présidence de la République tunisienne.
La Tunisie traverse une grave crise politique, depuis que le Président Saïed a décidé, le 25 juillet, de geler les pouvoirs du Parlement, de lever l'immunité des députés et de limoger le chef du gouvernement. Il a ainsi décidé d’assumer pleinement le pouvoir exécutif, avec l'aide d'un gouvernement dont il désignera le chef.
Saïed a souligné, dans son intervention de lundi, le caractère indivisible de l'État, déclarant que "toutes les tentatives d'infiltrer les structures vitales (services de sécurité) de l'État et de les employer pour servir les intérêts de certaines parties (non nommées) seront combattues conformément à la loi".
Et d'ajouter : "Il y a malheureusement ceux qui veulent infiltrer ces institutions vitales et tentent de se positionner en leur sein (...). Que ces personnes sachent dès à présent que leurs tentatives sont vouées à l’échec, et qu'elles seront nommément dénoncées."
"Ces institutions publiques nationales demeureront au service de tous, et ce, sur un pied d'égalité", a-t-il ajouté.
Saïed a rendu hommage aux membres de la Garde nationale, déclarant : "Je salue les exploits des agents de la Garde nationale dans la lutte contre le terrorisme et les terroristes."
La Garde Nationale tunisienne a été créée le 6 septembre 1957. Elle compte plus de 29 000 membres, selon un recensement officiel effectué en 2018.
Le 24 août, Saïed a prolongé sine die les mesures exceptionnelles qu'il avait prises le 25 juillet, suscitant un tollé en raison de la persistance de ce que les critiques décrivent comme "une situation empreinte de flou".
La majorité des partis tunisiens ont rejeté les mesures prises par Saïed, d'aucuns les considérants comme un "coup d'État contre la Constitution". D'autres partis les ont soutenues, y voyant une "correction de cap", compte tenu des crises politique, économique et sanitaire (pandémie de coronavirus) que traverse le pays.
Source : AA