Le président tunisien, Kaïs Saïed, a enjoint, jeudi, les responsables sécuritaires à traiter les manifestants "dans le cadre de la loi", et à respecter les droits des citoyens à la liberté de manifester pacifiquement et à la liberté d'expression.
C'est ce qui ressort des propos tenus par Saïed en recevant le ministre Ridha Gharsallaoui, chargé de diriger le ministère de l'Intérieur, Sami Hichri, directeur général de la Sûreté nationale, et Mourad Hussein, directeur général de la Sécurité publique, selon un communiqué de la Présidence tunisienne dont l'agence Anadolu a reçu une copie.
Les propos de Saïed interviennent un jour après que les forces de sécurité ont dispersé un sit-in de protestation dans le centre de la capitale. Cette manifestation exigeait que la lumière soit faite sur les assassinats politiques perpétrés dans le pays au cours des dernières années, selon les médias tunisiens.
Le communiqué indique que le Président Saïed "a donné des instructions relatives à la nécessité de traiter les manifestants dans le cadre de la loi, ainsi qu'au respect des droits des citoyens à manifester pacifiquement et à la liberté d'expression."
Saïed a souligné "la nécessité d'adopter une nouvelle approche à même de garantir les fondements de l'Etat de droit, de consolider les principes de la sécurité républicaine, de préserver l'ordre et la sécurité, de protéger les citoyens et leurs biens, et de leur assurer la pleine jouissance de leurs droits."
L'avenue Habib Bourguiba, dans le centre de la capitale, a été le théâtre, mercredi, d'une manifestation organisée par des partis de gauche et des organisations de la société civile, à laquelle ont participé des dizaines de personnes, dont des avocats et des journalistes, qui ont réclamé que les responsables des assassinats politiques soient démasqués.
Les médias tunisiens ont rapporté que les forces de sécurité ont fait un usage excessif de la force pour disperser les participants à la manifestation. Les autorités officielles n'ont pas réagi à cet incident, mais elles affirment systématiquement qu'elles traitent les manifestations "dans le cadre de la loi".
En février 2013, l’opposant de gauche tunisien Chokri Belaïd a été abattu par balles devant sa maison, ce qui a ébranlé le pays et provoqué une grave crise politique qui a conduit à la démission du chef du gouvernement.
La crise politique a atteint un nouveau sommet avec l'assassinat du coordinateur général du Mouvement populaire (nationaliste), Mohamed Brahmi, en juillet de la même année.
Source : AA