Le groupe français Suez quitte l’Algérie. Le spécialiste mondial des métiers de l’eau et des déchets s’occupait de la gestion de la Société des eaux d’Alger (Seaal) depuis sa création en 2006.
Le contrat de gestion délégué conclu entre le géant français et la société algérienne a expiré officiellement ce mardi 31 août. L’annonce a été faite par la Seaal dans un communiqué.
Le divorce entre Seaal et Suez, qui était dans l’air depuis près d’une année, est définitivement acté. La Seaal tourne la page de sa collaboration avec Suez. Désormais, elle est dirigée par un responsable algérien, une première depuis 15 ans.
Jusque-là, la Seaal, qui est détenue par l’Algérienne des eaux (70%) et l’Office national de l’assainissement (30%), était gérée par un responsable désigné par le groupe Suez. En 2005, Seaal et Suez ont signé un contrat pour la gestion de l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement dans le grand Alger, pour un montant de 120 millions d’euros, soit 24 millions d’euros par an.
Le contrat entre les deux parties a été renouvelé à trois reprises. La dernière fois, c’était en 2018. Ce mardi, l’Algérien Ilyes Mihoubi a succédé officiellement au Français Yves Fagherazzi, a précisé Seaal. La passation de consignes entre les deux dirigeants a eu lieu ce mardi. Amine Hamadene a été désigné au poste de directeur général adjoint, chargé des services publics de l’eau et de l’assainissement, selon Seaal.
La gestion du groupe Suez a été pointée du doigt en avril dernier par le ministre des Ressources en eau, Kamel Mihoubi.
« Le partenaire français a failli à ses engagements, notamment dans le cadre de son troisième contrat, puisque il n’y a pas eu d’efforts en matière de lutte contre les fuites », avait-il dit.
Suez quitte l’Algérie et laisse Seaal plongée dans une crise sans précédent, en raison des pénuries d’eau potable qui frappent la capitale et sa région. Des restrictions draconiennes en matière de distribution de l’eau ont été imposées à la population cet été.
La capitale, qui était alimentée en eau potable 24 heures sur 24 heures, est soumise à un plan de distribution de l’eau, à raison d’un jour sur deux, pendant quelques heures. Cette crise de l’eau, la plus sévère depuis 20 ans, a été provoquée par une sécheresse endémique qui frappe l’Algérie depuis au moins trois ans.
« La baisse de la pluviométrie enregistrée durant les trois dernières années a provoqué un déficit dans la quantité d’eau superficielle stockée dans les barrages, causant une perte du volume de production de près de la moitié, passant de 1,3 million m3/jour à 750.000 m3/jour », a expliqué Amine Hamadene.
Source: TSA