Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi, a déclaré, lundi, que la stabilité chez le voisin libyen "requiert un système démocratique fondé sur des critères libyens."
C'est ce qui ressort de son intervention lors de la première journée de la réunion des pays voisins de la Libye, qui se tient actuellement en Algérie, avec la participation des Nations unies, de l'Union africaine, de la Ligue arabe et des ministres des Affaires étrangères d'Algérie, de Tunisie, de Libye, d'Égypte, du Soudan, du Niger, du Tchad et de la République démocratique du Congo.
Jerandi a ajouté : "La sécurité de la Libye va de pair avec la sécurité de la Tunisie, et sa stabilité est synonyme de stabilité pour la Tunisie", selon un communiqué du ministère tunisien des affaires étrangères, publié sur sa page officielle Facebook.
La Libye, pays riche en pétrole, a subi pendant des années les affres d'un conflit armé.
En effet, la milice du seigneur de guerre Khalifa Haftar, avec le soutien de pays arabes et occidentaux, ainsi que de mercenaires étrangers, a combattu l'ancien gouvernement d'entente nationale reconnu par la communauté internationale.
Et de poursuivre : "Nous soutenons les frères libyens dans toutes les formules qu'ils jugent appropriées pour redresser la Libye, loin de toute ingérence dans les affaires intérieures libyennes."
Il s'est dit convaincu que "les défis existants, au premier rang desquels figurent les défis sécuritaires liés au terrorisme et au crime organisé, nous imposent une vigilance et une prudence accrues, ainsi qu'une coordination et un échange rigoureux et responsable des informations, en écartant tout ce qui pourrait brouiller les relations entre les deux pays et peuples frères."
"Pleinement confiants dans les mesures que nous avons prises pour préserver notre processus démocratique et renforcer nos institutions, nous sommes également pleinement confiants que les frères en Libye sont capables de surmonter cette étape et de conduire la Libye vers une stabilité permanente dans le cadre de la souveraineté et de l'unité nationale ", a poursuivi Jerandi.
Le ministre tunisien des Affaires étrangères a en outre estimé que "la stabilité requiert un système démocratique fondé sur des critères libyens qui répondent aux choix du peuple et à ses aspirations à construire un Etat moderne, civil, fort et unifié."
Et de souligner "le besoin impérieux de remettre de l'ordre au sein des institutions libyennes, de surmonter les divergences et de parvenir à une réconciliation globale afin de créer les meilleures conditions de réussite en vue des prochaines élections."
La Libye a connu une percée politique il y a plusieurs mois. Le 16 mars, une autorité transitoire élue, composée d'un gouvernement d'unité et d'un conseil présidentiel, a pris ses fonctions pour conduire le pays aux élections législatives et présidentielles prévues pour le 24 décembre prochain.
Le seigneur de guerre Khalifa Haftar continue cependant d'agir indépendamment du gouvernement légitime. Il est à la tête d'une milice armée qui contrôle de vastes zones du pays et se considère comme le "commandant en chef de l'armée nationale libyenne", au grand dam du conseil présidentiel.
Source : AA