Chypre : Ersin Tatar appelle la partie grecque à se focaliser sur la solution à deux États

Le leader de l'administration chypriote grecque devrait réfléchir aux moyens de réaliser une solution à deux États et à la coopération institutionnelle sur l'île, a déclaré, dimanche, le président de la République turque de Chypre du Nord.

Le président de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), Ersin Tatar, a déclaré qu'il reprochait à la partie grecque d'essayer de faire échouer la solution proposée, qui a été discutée pour la première fois lors de la conférence de Genève des 5+ Nations unies en avril dernier.

Rejetant la suggestion du dirigeant chypriote grec Nicos Anastasiades selon laquelle les Chypriotes turcs devraient appliquer la constitution en vigueur il y a plusieurs décennies, avant que les conflits ethniques ne ravagent l'île, Ersin Tatar a déclaré que Nicos Anastasiades devrait plutôt se focaliser sur des négociations fructueuses basées sur les droits acquis des deux parties et la réalité actuelle de l'île.

"L'heure est à la réconciliation, à la coopération et à l'action pour la stabilité. La voie d'une réconciliation réaliste et durable passe par des avancées courageuses, et non par des régressions, suivant l'évolution des conditions de notre île, de notre région et du monde", a déclaré Tatar.

- Un conflit qui dure depuis des décennies

Chypre est enlisée dans un conflit qui dure depuis des décennies entre les Chypriotes grecs et turcs, malgré les efforts diplomatiques déployés par l'ONU pour parvenir à un règlement global.

Les violences ethniques qui ont éclaté au début des années 1960 ont contraint les Chypriotes turcs à se retirer dans des enclaves pour leur sécurité.

La Turquie est intervenue militairement en 1974, à la suite d'un coup d'État mené par les Grecs en vue de l'annexion de Chypre. Cette intervention avait pour but de protéger les Chypriotes turcs contre les persécutions et les violences, en tant que puissance garante. La RTCN a ainsi vu le jour en 1983.

Elle a connu un processus de paix irrégulier ces dernières années, notamment une initiative manquée en 2017 en Suisse sous les auspices des pays garants que sont la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni.

L'administration chypriote grecque a adhéré à l'UE en 2004, l'année même où les Chypriotes grecs ont contrecarré le plan Annan de l'ONU visant à mettre fin à cet ancien conflit.

Une conférence informelle sur Chypre, sous l'égide des Nations unies, s'est tenue à Genève en avril dernier afin de trouver un terrain d'entente pour négocier une solution durable à ce conflit vieux de plusieurs décennies.

La Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni, pays garants, ont également pris part à la réunion.

Source : AA

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