L’agence de presse Reuters vient de rapporter que, selon des négociants européens, l’Office tunisien des céréales a lancé un appel d’offres international pour acheter 100000 tonnes de blé tendre et 100000 tonnes d’orge fourragère.
L’office demande à ce que le blé et l’orge soient livrés entre le 20 septembre et le 25 octobre, selon l’origine, en quatre expéditions de 25000 tonnes chacune.
Au cas où l’approvisionnement se fait en Europe de l’Est ou à la région de la mer Noire, l’office exige que les livraisons du blé soient faites du 1er au 10 octobre, et du 1er octobre au 15, et du 10 au 20 et du 15 au 25 du même mois. Si les livraisons seront faites de l’Europe de l’ouest, on demande que les périodes d’expédition du blé soient du 25 septembre au 5 octobre, du 1er octobre au 10 octobre, du 5 au 15 octobre et du 10 au 20 même mois.
Lors de son dernier appel d’offres le 6 août courant, la Tunisie a acheté environ 75000 tonnes de blé tendre au prix de 312,89 $ la tonne, frais d’expédition compris, indique l’agence Reuters.
Notons que d’après l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI) relevant du Ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche Maritime le déficit alimentaire du pays est de 806,9 millions de dinars au premier semestre 2021 en aggravation inédite de 489% qui équivaut presqu’à cinq fois par rapport à la même période de l’année précédente.
Les données statistiques montrent que le déficit alimentaire est causé essentiellement, par l’accroissement du rythme des importations des céréales de 20,9% d’autant plus que les cours des produits céréaliers (blé dur, blé tendre, orge et maïs), ont connu, en particulier, des hausses soutenues.
Ces chiffres illustrent la dépendance quasi-totale du pays qui souffre d’un déficit alimentaire chronique notamment ces dernières années.
Rappelons que l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE), a publié dernièrement un rapport intitulé « Les limites d’une politique de sécurité alimentaire : le cas de la filière céréalière ».
D’après le rapport, le secteur céréalier constitue un axe stratégique de l’agriculture tunisien en représentant 13% de la valeur ajoutée agricole. De plus, étant la base de la ration alimentaire des tunisiens, les céréales constituent en moyenne 13% des dépenses alimentaires des ménages.
L’OTE indique que durant la période 2008-2018, la dépendance aux importations a été en moyenne de l’ordre de 57.35%, toutes céréales confondues. Ces dix dernières années, la demande intérieure en blé tendre est assurée en moyenne à 84.21% par les importations. Quant au blé dur et à l’orge, ils sont dépendants des importations, respectivement, à raison de 40.69% et 50.81% pour la même période 2008-2018. Une situation insoutenable.
Souce: Tunisie Numerique