Les équipes spécialisées dépêchées dans les 26 wilayas touchées par les incendies au cours de ces derniers jours ont commencé à recenser les pertes en biens mobiliers et immobiliers. En effet, les dossiers seront examinés au sein de chaque daïra concernée, puis au niveau de la wilaya, avant de les soumettre à la Commission nationale d'évaluation et d'indemnisation des sinistrés. Le bilan provisoire des pertes et dégâts enregistrés dans la wilaya de Tizi Ouzou indique que plus de 25 000 hectares de couvert végétal ont été détruits par les feux et 100 800 sujets d’élevage ont péri dans cette catastrophe.
À Skikda, à titre d’illustration, l’on parle de plus de 8 000 oliviers détruits et de la perte de plus d’un millier d’arbres fruitiers, dont des pommiers, poiriers, figuiers et figuiers de Barbarie. Une source locale a précisé que des statistiques non exhaustives font état de la destruction de plus de 800 ha de surfaces forestières à vocation agricole. Le bilan non encore finalisé dans cette wilaya signale également la détérioration de 250 ruches, la décimation de 22 vaches laitières, dont certaines étaient en gestation, et la calcination de 6 500 volailles dans deux entrepôts d’élevage qui ont été cernés par les flammes.
Dans une déclaration récente, le directeur général de la CNMA (Caisse nationale de mutualité agricole), Cherif Benhabilès, a souligné que les assurés victimes des incendies bénéficieront de manière imminente d'une indemnisation à 100%. Il a ajouté que les agriculteurs non assurés, quant à eux, auront une aide financière qui sera fixée par décision du gouvernement “avec pour but de les protéger de la faillite”. Le gouvernement compte à travers le Fonds des calamités naturelles prendre en charge l’indemnisation de tous les agriculteurs affectés par les différents incendies qui ont touché le nord du pays.
Les agriculteurs, en principe, devront être éligibles à une indemnisation sur simple déclaration de sinistre. La mission confiée à ces évaluateurs n’est visiblement pas de tout repos. Car, l’évaluation s’avère de plus en plus difficile. L’une de ces difficultés réside dans les niveaux d’indemnisation, notamment pour ceux ayant subi de lourds dégâts, ainsi que ceux qui ont tout perdu après ces feux. Étant donné l’ampleur des dommages occasionnés, le gouvernement doit prévoir impérativement des compensations conséquentes aux agriculteurs et aux citoyens sinistrés de manière générale.
Un dédommagement important permettra à coup sûr à ces victimes de reprendre leurs activités dans les plus brefs délais et de tenter de sauver, un tant soit peu, leur année, du moins leur saison. Cela dépend, bien entendu, de la Commission nationale d'évaluation et d'indemnisation des sinistrés qui doit achever le travail dont elle est chargée dans des délais très courts. Ce marasme dans lequel se sont retrouvés subitement les agriculteurs des wilayas ciblées par les incendies devra les inciter à souscrire une police d’assurance.
Or, le taux de souscription aux assurances des fellahs reste encore très faible dans notre pays. L’on recense environ 28% seulement de la totalité des agriculteurs qui ont souscrit à un contrat d’assurance dans notre pays. Si, pour ses clients, la CNMA prévoit une indemnisation à 100%, les non-assurés, en revanche, bénéficieront d’un soutien et d’une assistance de sa part sous forme de matériel et de cheptel. Mme Leïla Benhadjoudja, chargée de la communication à la CNMA, a relevé que des équipes de cette mutuelle ont été dépêchées sur les lieux touchés par les feux, afin d’évaluer la situation. Selon elle, les évaluateurs de la Caisse se sont rapprochés de leurs assurés, afin de recenser leurs besoins et de recueillir les déclarations des sinistrés.
Source: Liberté