La Commission nationale d'évaluation et d'indemnisation des sinistrés des feux de forêt qu'ont connu plusieurs wilayas a été installée hier. Fait important à souligner: c'est le président de la République en personne qui a présidé la cérémonie. Il n'a pas délégué son directeur de cabinet ou son Premier ministre. En se chargeant personnellement de cette mission, le chef de l'Etat rehausse le caractère solennel de ladite commission et en fait un instrument présidentiel d'importance dans la gestion de l'après-catastrophe. Certainement conscient des lourdeurs bureaucratiques potentielles susceptibles d'hypothéquer les résultats sur le terrain, le président de la République a appuyé les membres de la commission par le poids politique du palais d'El Mouradia. Cela revient à conclure à l'urgence d'une action rapide et efficace, mais également à la volonté du président de la République.
Le communiqué de la présidence de la République note que des instructions fermes ont été données «aux membres de la Commission pour coordonner leur travail avec tous les secteurs et les commissions de wilaya présidées par les walis et procéder dans l'immédiat à l'indemnisation des sinistrés». Le propos est on ne peut plus clair et l'ordre est d'engager l'action sur le terrain, sans délais. Le chef de l'Etat mesure certainement, le poids de la responsabilité de l'administration centrale et locale dans la mise en place d'un système d'indemnisation rapide, efficace et rigoureux. Et cette mission ne devra pas souffrir d'un temps de latence. Tout doit être fait vite et bien. La remontée des dossiers est censée se dérouler avec célérité pour permettre à la Commission nationale, qui sera présidée par un conseiller à la présidence de la République, Abdelhafidh Allahoum, de faire son travail. À savoir «réceptionner les dossiers des commissions de wilaya chargées de l'évaluation des dégâts», pour statuer sur les indemnisations en un temps record.
Le succès de l'opération dépend donc de l'aptitude des membres de la commission à pouvoir séparer le bon grain de l'ivraie, sans tomber dans les travers d'une bureaucratie stérilisante. Pour ce faire, le président Tebboune a recommandé aux mem-bres de ladite commission d'associer les chefs de comités de villages dans l'élaboration des listes des sinistrés qui bénéficieront du soutien total de l'Etat. Cela, sans se départir de la transparence et de l'équité dans l'accomplissement de leur mission. Il faut dire que l'exercice ne sera pas de tout repos, dans un contexte très particulier où l'Etat doit absolument montrer une grande efficacité dans une opération inédite en Algérie à cette échelle. Les membres de la Commission nationale et des commissions de wilayas portent sur leurs épaules la responsabilité du succès ou de l'échec de l'opération. Les hommes et les femmes qui mouvementeront le fonds d'aide seront comptables devant l'opinion publique locale et nationale. La moindre dérive sera pointée du doigt et constituera un risque politique et social, sachant que des cercles haineux misent déjà sur l'incapacité de l'administration à mener à bien cette importante mission. C'est dire la sensibilité de la phase de reconstruction de ce qu'ont détruit les incendies.
Le temps presse, la solidarité populaire n'est pas extensible à l'infini et les familles touchées par le drame doivent trouver une issue à leur calvaire. Le propos et l'engagement personnel du président de la République trouvent donc tout leurs sens et obligation dans la réussite de cette méga-opération. Il n'existe aucune autre alternative pour panser les blessures de la Kabylie et cimenter définitivement l'unité nationale.
Dans l'attente des indemnités, Abdelmadjid Tebboune a décidé l'attribution d'«une allocation d'un million de dinars au profit des familles des martyrs, civils et militaires, qui sera octroyée aux parents du martyr s'il était célibataire ou à son conjoint», informe le communiqué.
Le président, qui entend marquer une présence forte de l'Etat dans la reconstruction, a salué «l'élan de solidarité du peuple algérien qui traduit la grandeur de ce dernier et qui se veut une réponse forte à tous ceux qui tentent d'exploiter cette conjoncture difficile que la nation surmontera sûrement».
Source: L'Expression