Dans un pays en pleine crise, le président tunisien Kais Saied, n'a toujours pas nommé de premier ministre, ni défini une feuille de route claire pour l'avenir de la Tunisie.
Pendant ce temps, ceux qui pourraient aider à façonner cet avenir, continuent de partir.
C'est le cas de Bilal Soudage Hasna, habitant de Kélibia. Il est né et a grandi dans cette ville côtière du Nord-Est de la Tunisie, et a tenté plus d'une fois la traversée dangereuse de la Méditerranée : "J''ai essayé 12 fois. J'immigre depuis 2011. La dernière fois que j'ai traversé, c'était en 2017. Parfois, j'y allais 2-3 fois par an"
Avec le manque d'opportunités en Tunisie, la population cherche des solutions pour partir. Mais selon Bilal, la récente prise du pouvoir du président, ne déclenchera pas un exode massif : "Les gens sont heureux, et pensent moins à immigrer illégalement. Bravo Kais Saied. Il aurait dû faire ce coup d'état il y a longtemps pour aider les gens, sinon tout le monde aurait immigré. S'il ne l'avait pas fait, le pays serait en feu, et tout le monde serait parti. Hommes, femmes, enfants, et personnes âgées".
Les jeunes s'enfuient
En juillet, environ 4 000 personnes ont rejoint l'Italie depuis la Tunisie. Près de 60% d'entre eux étaient des Tunisiens, dont 20% de mineurs.
Selon le président, les jeunes sont payés pour quitter le pays illégalement, afin de nuire au pays de l'intérieur.
Mais le danger pour les migrants, c'est la mort. Mehdi Nefzi, habitant de Tunis, a perdu un voisin âgé de 20 ans, qui s'était faufilé dans un conteneur réfrigéré. Son corps, congelé, a été retrouvé lorsque le navire a accosté en Italie : "Ils pensent qu'en Europe, la vie est belle, que c'est le paradis"
Lui, ne compte pas partir. Il a un travail, une petite amie, et une famille dont il doit s'occuper. Il espère qu'une nouvelle Tunisie offrira un jour à toute la population de meilleures opportunités, pour que les gens ici, aient envie de rester.
Source: Euronews