Algérie : Des retombés négatives pour la filière céréalière.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit un recul de 38% de la récolte céréalière en Algérie en 2021 par rapport à l’année précédente. En parallèle, l’organisation onusienne prévoit aussi une augmentation des importations algériennes de céréales, essentiellement de blé, qui devraient connaître une hausse de 25% par rapport à l’année passée et de 7% au-dessus de la moyenne durant la saison de commercialisation 2021/2022.

Le rendement de la production céréalière de l’Algérie a été notamment impacté par la faible pluviométrie qu’a connu le pays depuis la mi-février dernier. « La récolte des céréales d’hiver 2021 devrait être terminée d’ici la mi-août. Étant en grande partie pluvial, les rendements céréaliers sont très variables et dépendent de la quantité et de la répartition des précipitations. Les céréales ont été semées dans des conditions climatiques favorables. Cependant, à la mi-février 2021, la sécheresse sévissait dans la plupart des zones de culture après des précipitations inférieures à la moyenne depuis la mi-janvier », lit-on dans une note de la FAO publié lundi 2 août sur son site internet.
« Bien que les pluies adéquates qui ont suivi aient contribué à une reprise partielle des conditions de récolte dans le nord-est du pays, des conditions de sécheresse ont prévalu ailleurs », indique la note de la FAO, qui souligne : « En plus d’affecter les rendements du fait des températures inhabituellement élevées, la production de blé devrait être légèrement inférieure à la moyenne de 2,5 millions de tonnes. »

Selon la même source : « La production totale de céréales en 2021 est estimée à 3,5 millions de tonnes, ce qui est inférieur à la moyenne quinquennale et environ 38 pour cent de moins que l’année précédente. »

« Fin 2020, le gouvernement a présenté sa stratégie de feuille de route 2020-2024 pour développer les filières blé tendre, maïs, sucre et oléagineux dans le but de réduire la facture annuelle des importations alimentaires », rappelle la note de la FAO, précisant que dans le secteur du blé, par exemple, « la modernisation extensive de l’irrigation devrait augmenter les rendements de 2 tonnes/ha actuels à 5 à 6 tonnes/ha, produisant à terme environ 7 millions de tonnes de blé par an d’ici 2024 (selon ce qui se passe si l’irrigation est complémentaire ou plein). »

« En mars 2021, le ministère de l’Agriculture a lancé un recensement agricole mondial des exploitations agricoles et du bétail. Le dernier recensement a été effectué en 2001. L’utilisation de drones soutiendra l’évaluation du bétail », rappelle-t-on encore.

Augmentation des importations de blé en 2021/2022
« Même pendant les années de production locale abondante, le pays dépend fortement des importations de céréales, le blé tendre étant le plus important », souligne la note de la FAO, qui rappelle : « Au cours des cinq dernières années, les besoins d’importation du pays ont été en moyenne d’environ 7,6 millions de tonnes par an, principalement de blé tendre qui représente environ 70 pour cent de la consommation intérieure. »

En raison de la baisse de la récolte intérieure en 2021, poursuit la même source, « les besoins d’importation de blé pour la campagne de commercialisation 2021/22 (juillet/juin) devraient atteindre 8,1 millions de tonnes, soit environ 25 pour cent de plus que les importations de l’année précédente et 7 pour cent au-dessus de la moyenne. »

Selon la même source, l’Algérie importe du blé de France, du Canada, d’Allemagne, des États-Unis, d’Espagne et du Mexique. « Pour la première fois depuis 2016, la Fédération de Russie a expédié du blé en Algérie en juin 2021. Elle devrait également importer 5 millions de tonnes de maïs destiné à l’alimentation animale », indique la note de la FAO.

Par ailleurs, la FAO estime dans sa note que la reprise économique de l’Algérie devrait être « lente » en 2021. « Le pays dépend des exportations de pétrole et de gaz naturel pour ses recettes d’exportation. La forte baisse des cours mondiaux du pétrole en 2020 a réduit les recettes d’exportation », souligne-t-on.

« Principalement en raison du ralentissement du secteur pétrolier et des effets des mesures visant à contenir la propagation de la pandémie de COVID-19, l’économie s’est contractée de 5,5% en glissement annuel en 2020, contre une croissance de 0,8% en 2019. Des taux de chômage élevés prévalent, affectant le pouvoir d’achat de la population. Malgré les plans du gouvernement pour diversifier l’économie et reprendre les exportations d’hydrocarbures, la reprise économique en 2021 devrait être lente, limitée par la lenteur de la campagne de vaccination », estime la FAO dans sa note.

« En avril 2021 (dernières données disponibles), l’inflation globale des prix a été enregistrée à 5,7%, le niveau le plus élevé depuis 2018. Au cours du même mois, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 7,4% en glissement annuel, contre des niveaux proches de 0% au second semestre. de 2020. Une partie de la hausse de l’inflation est attribuée à la dévaluation de la monnaie nationale : 1 dollar américain en juillet 2021 équivalait à environ 135 dinars algériens, contre 128 dinars en juillet 2020 », conclut le document de la FAO.

Source: AlgerieEco

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