Algérie: Création du Centre National de cybersécurité

Il aura fallu que le Maroc, avec l'appui et la bénédiction de l'entité israélienne, lance un programme d'espionnage mondial, ciblant a priori l'Algérie, pour que l'on comprenne l'ampleur de la menace qui guette notre pays. Des menaces qu'on assimile mieux, aujourd'hui, malgré certaines hésitations incongrues.

L'annonce faite par le ministre de la Communication au sujet de la mise en place du tout premier Centre national de cybersécurité a de quoi rassurer, sur la bonne voie à suivre. Rattaché à l'opérateur Algérie télécom, ce premier centre civil de la cybersécurité, puisque certains corps constitués disposent de technologies de pointe et de centres de cyberattaques de dernière génération à même de rivaliser avec les grandes nations, devra jouer un rôle prépondérant dans la lutte contre les cyberattaques. Cela est d'autant plus difficile, que «l'Algérie a occupé la 1ère place arabe et la 14ème mondiale sur la liste des pays les plus exposés à la cybercriminalité pour l'année 2018», a affirmé Belhimer. On comprend mieux cette priorisation de l'Algérie comme cible dans les cyberattaques, par des puissances dévoilées, quand on saisit les enjeux de géopolitique et de géostratégie dans la région, plus particulièrement, ceux relatifs aux guerres de l'énergie et de suprématie sur les territoires menées par les grandes puissances, en dehors de leurs territoires respectifs. Belhimer aborde ce volet de la cybersécurité, qui a fait réagir tant d'experts et de spécialistes, en explicitant la démarche de l'Algérie dans ce contexte. «Notre pays est conscient des défis imposés par le mauvais usage d'Internet, c'est pourquoi il veille à garantir la sécurité informatique relative à la vie des individus et l'intégrité des organes de l'Etat». Pour ce qui est du centre de cybersécurité, il estimera que ce dernier «va permettre à plusieurs entreprises et organes de bénéficier de ses services à même de faire face aux cyberattaques», a-t-il rappelé. Des années durant, des chercheurs et des experts, par presse interposée, tous supports confondus, avaient alerté sur la nécessité de concevoir une stratégie nationale de cybersécurité, à même de prémunir l'Algérie d'éventuelles menaces dévastatrices. La guerre n'est plus conventionnelle, elle est davantage virtuelle et cyberréelle. Le Web grouille de cybermercenaires, disposant d'armes numériques sophistiquées, le programme Pegasus est là pour le confirmer aux plus récalcitrants, rompus aux thèses antinationales et férus des politiques de salon. «Le scandale d'espionnage israélo-marocain via le logiciel Pegasus est une preuve de plus que nul n'est à l'abri de la cybercriminalité dont les auteurs sont des individus ou des parties sans scrupules», dira Belhimer. Ce sont là les répercussions «positives», si l'on peut dire, du programme belliqueux israélo-marocain Pégasus, qui devrait influer pour le redressement de la gouvernance numérique en Algérie. Il faut croire qu'en ce domaine, l'Algérie traîne encore les pieds et se retrouve toujours presque en queue de classement mondial. Pour sa part, le professeur et ancien ministre de la Transition énergétique Chems Eddine Chitour a rendu public un post abordant la situation générale dans le pays, et plus particulièrement les menaces de cyberattaques qui le visent.L'ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Transition énergétique, a plaidé en faveur d'une Silicon Valley à l'algérienne, pour «former au moins 50 000 informaticiens en intelligence artificielle», à même de faire face à ces nouvelles guerres de quatrième génération. Chitour a estimé, par ailleurs, que pour ce faire, il faudra dégager quelque «20 000 places au parc de Sidi Abdellah où nous devons former les futures troupes scientifiques capables de répondre d'une façon appropriée aux différentes agressions d'un nouveau type, où vous ne voyez plus votre adversaire à l'ancienne».

Un campus de l'intelligence, comme il l'a qualifié, qui devra pousser à l'investissement dans «les écoles d'intelligence artificielle et de mathématiques», quoi qu'il en coûte. Le développement de la bonne gouvernance numérique et la promotion de l'économie de la connaissance, en secteur stratégique prioritaire, est plus que jamais à l'ordre du jour.

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