Le chef de l'état va examiner avec les membres du Haut Conseil de Sécurité des questions urgentes portant sur la sécurité, la santé et les prochaines élections locales.
La rencontre sera consacrée à l'examen et au suivi de trois dossiers extrêmement importants, à savoir la situation de la sécurité, la crise sanitaire et les préparatifs pour les prochaines échéances locales. C'est donc avec son chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, son Premier ministre et les ministres de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Santé, que le président va aborder ces questions afin de prendre les mesures adéquates à même de faire face à toute éventualité.
Sur le plan sécuritaire, il sera sûrement question des derniers développements que vient de connaître la Tunisie dont le président Kaïs Saïed a décidé, le 25 juillet dernier, de suspendre le Parlement pour un mois et de limoger le Premier ministre, Hichem Mechichi. Des décisions «que nécessite la situation afin de sauver la Tunisie», a assuré le président tunisien mais qui ont toutefois suscité de larges inquiétudes dans le monde, amenant plusieurs chefs d'Etat à appeler à éviter l'escalade afin de ne pas menacer la stabilité et la sécurité des Tunisiens.
A Alger, cette crise, même conjoncturelle, est suivie de très près car la stabilité de la Tunisie est un prolongement naturel de celle de l'Algérie. L'autre volet sécuritaire qui sera abordé est décelé à travers les propos tenus, hier, par le général de corps d'armée, Saïd Chanegriha, lors de l'installation du nouveau patron de la Gendarmerie nationale. Le chef d'état-major de l'ANP a affirmé que les complots et les manoeuvres qui se trament contre l'Algérie sont loin d'être le fruit de l'imagination, mais «une réalité évidente». Il parlera même d'une «guerre perfide» menée contre le pays et son armée «en guise de vengeance pour ses prises de positions envers les causes justes».
Le scandale Pegasus et l'opération d'espionnage dont a été victime l'Algérie et ses responsables, en est la preuve éclatante. Le Maroc, serviteur de l'Etat sioniste auquel il a ouvert la voie pour le rapprocher des frontières algériennes, a tenté hypocritement de revenir à de meilleurs sentiments. Son roi a appelé, il y a deux jours, à la réouverture des frontières. Aujourd'hui et lors de cette réunion, le président Tebboune va peut-être esquisser une réponse au roi.
L'autre dossier important qui sera examiné par le président et son Haut Conseil de Sécurité est, bien évidemment, l'évolution de la pandémie dans le pays. Avec une hausse angoissante des contaminations au variant Delta, la situation est alarmante, de l'aveu même du ministre de la Santé. La gestion de la crise a montré ses failles et ses limites, notamment avec la pénurie de l'oxygène, la saturation des hôpitaux et l'épuisement du corps médical. Le pic de la 3ème vague n'est toujours pas atteint, selon des spécialistes, et le président sera peut-être amené à corser les mesures de confinement.
Il ne s'agira sûrement pas d'un confinement total, écarté notamment pour des raisons économiques même si plusieurs experts l'ont préconisé en cette phase périlleuse de la pandémie, mais sûrement de revoir à la hausse les heures de confinement tout en exigeant une plus grande célérité de l'opération de vaccination. Le président va sûrement demander des comptes à son ministre de la Santé sur la cacophonie qui a régné ces derniers jours dans les hôpitaux en raison de la pénurie d'oxygène.
Enfin, le chef de l'Etat va demander à son ministre de l'Intérieur de veiller aux préparatifs du prochain rendez-vous électoral. Il s'agit des élections locales dont la tenue est prévue avant la fin de l'année. Le président a jusqu'à fin septembre pour convoquer le corps électoral, mais son ministre de l'Intérieur, lui, aura beaucoup à faire auparavant pour assurer le bon déroulement du scrutin. Un scrutin, il faut le rappeler, qui constituera le dernier chantier des réformes politiques que s'est engagé à faire Abdelmadjd Tebboune alors candidat à la présidentielle du 12 décembre 2019.
Source: L'Expression