L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
À Jérusalem, à la Cour suprême, c’était une audience que beaucoup ont suivi lundi : celle des familles de Sheikh Jarrah, un quartier stratégique de Jérusalem-Est. Quatre d’entre elles sont menacées d’éviction forcée de leurs maisons au profit de colons israéliens, qui pretentent être les propriétaires des terres.
L’audience à la Cour suprême était entièrement en hébreu, une langue que la plupart des Palestiniens de Jerusalem-Est ne comprennent pas et il n’y avait aucun traducteur. Alors dans la salle, ceux qui comprenaient chuchotaient, traduisaient à l’oreille des autres. Muna et Mohammad al Kurd, les deux jumeaux, devenus les militants emblématiques de la cause de Sheikh Jarrah, le racontaient à travers des lives ou des photos postées sur les réseaux sociaux.
D’une certaine manière, lundi il y avait donc plus d’informations sur Twitter que dans la salle grâce aux tweets des journalistes, grâce aux médias, aux militants des droits de l’homme qui retraduisaient les paroles en temps réel.
Ce suivi en ligne, cette présence sur les réseaux sociaux est aussi une manière pour les Palestiniens d’être présent, soutenant les familles en postant des messages, en réexpliquant le contexte. Nombre d’entre eux, sur les réseaux sociaux, faisaient part aussi de leur manque d’espoir quant à la décision finale, confiant qu’ils n’attendaient rien d’un tribunal israélien, avec des juges israéliens, qui ne rendraient « jamais justice à des Palestiniens ».
“ We are still in the courtroom. We don’t understand anything bc they speak Hebrew and there’s no translation” #Sheikh_Jarrah pic.twitter.com/9GSStpByNa
— Abier Khatib (@abierkhatib) August 2, 2021
Après le verdict, ou du moins, l’absence de décision, les réactions se sont multipliées, car la solution proposée par les juges de la Cour suprême est un « compromis », où les familles de Sheikh Jarrah peuvent rester dans leur maison, à condition de payer un petit loyer aux associations de colons. En échange, elles « ne sont pas expulsées pour quelques années ». Cela revient en fait, pour les Palestiniens, à abandonner leurs titres de propriété.
À la sortie du tribunal, dans un live sur Instagram, Mohammad al Kurd expliquait que « ces colons ne sont pas leurs propriétaires et que dans ce compromis, rien ne garantit qu’ils n’augmentent pas le loyer ou que la municipalité de Jérusalem ne démolira pas leurs maisons ». Selon lui, si les juges n’ont pas rendu de verdict final, c’est en partie à cause de la pression médiatique et diplomatique.
Les Palestiniens sont bien décidés à ne pas s’arrêter. Lundi, beaucoup de militants insistaient sur la « résistance populaire », car, comme le précise un tweet de l’association Adalah, regroupant des avocats Palestiniens en Israël, « la justice a utilisé la loi comme une arme contre les Palestiniens ».
Lundi, c’était aussi le début d’un autre mouvement sur les réseaux sociaux, absolument lié à Sheikh Jarrah : « August Month of Action » avec ce hasthag pour faire du bruit sur toutes les injustices palestiniennes. Même si ces militants le savent, cela ne se réglera pas en une nuit.
Source: RFI