Cela fait plus de dix ans que Mouammar Kadhafi ne règne plus en Libye. Au pouvoir pendant plus de 40 ans, le dictateur est renversé en août 2011 puis tué le 20 octobre de la même année. 10 ans plus tard, son fils, Seif Al-Islam, ne cache plus ses ambitions présidentielles .
L'homme de 49 ans a été interrogé par le New York Times, dans un entretien réalisé au mois de mai mais publié le 30 juillet. Un premier signe de vie depuis 2017, lorsqu'il avait été libéré par un groupe armé qui le tenait captif depuis novembre 2011. La justice libyenne l'a condamné à mort en 2015 et la Cour pénale internationale (CPI) l'accuse de "crimes contre l'humanité".
"J'ai été éloigné du peuple libyen pendant 10 ans. Vous devez revenir lentement. Comme un strip-tease. Vous devez jouer un peu avec leur esprit", analyse Seif Al-Islam Kadhafi. Les Libyens seront appelés aux urnes au mois de décembre pour élire un nouveau président et renouveler leur parlement.
Si le fils de l'ancien dirigeant n'évoque pas d'échéance particulière, ses ambitions présidentielles sont prises au sérieux en Libye, note le New York Times. Le quotidien américain cite un sondage libyen qui indique que 57% de la population d'une région du pays a "confiance" en lui.
Des difficultés judiciaires
Seif Al-Islam Kadhafi l'assure, son objectif est "d'unir" la Libye. Le pays est officiellement dirigé par un gouvernement d'unité depuis mars 2021 mais des régions de l'Est restent administrées par les forces du militaire Khalifa Haftar.
Une éventuelle arrivée au pouvoir paraît cependant difficilement compatible avec les ennuis judiciaires du fils Kadhafi. Celui-ci demeure officiellement condamné à mort dans son propre pays et un mandat d'arrêt international à son encontre est en vigueur. Un problème, mais pas une fatalité selon l'intéressé, "convaincu que ces questions juridiques pourraient être négociées si une majorité du peuple libyen le choisissait comme chef" selon le New York Times.
Ingénieur de formation et éduqué en Europe, à Londres et Vienne, Seif Al-Islam Kadhafi s'est occupé de plusieurs affaires diplomatiques lors du règne de son père. Vu comme un réformiste, celui-ci avait notamment regretté l'absence de démocratie dans son pays en 2003. Aujourd'hui, il assure cependant n'avoir "aucune vraie critique" à formuler à l'égard du régime de son père.
Source: RTL