Profitant de la forte demande sur certains produits alimentaires et de la fermeture de nombreux commerces, des commerçant ont augmenté les prix à leur guise durant ces deux jours de fête.
En dépit d’une situation sanitaire préoccupante, les mosquées ont fait le plein de fidèles pour la prière de l’Aïd El-Adha à Jijel. Si certains ont pris le soin de se protéger en portant un masque, d’autres, et ils sont nombreux, ont tout simplement négligé les mesures barrières et de distanciation physique.
Des citoyens ont toutefois préféré accomplir leur prière à l’extérieur des lieux de culte, mais dès la fin de la prière les embrassades et les accolades n’ont pas manqué pour échanger les vœux de l’Aïd. Et c’est dans un contexte sanitaire difficile que les célébrations de cette fête religieuse se sont déroulées dans la bonhomie pour certains, mais dans le deuil et l’appréhension pour d’autres. Au-delà de ces appréhensions, le rituel du sacrifice a été accompli sur fond de cette flambée des prix des fruits et légumes, passés du jour au lendemain presque à leur double. Accablé et éprouvé par une vie de plus en plus chère, le commun des citoyens a dû affronter une autre épreuve des dépenses pour faire face au contexte peu rassurant de l’érosion de son pouvoir d’achat. La veille de l’Aïd, les boucheries ont été prises d’assaut par de nombreux citoyens, qui ont renoncé à sacrifier un mouton.
“Un peu de viande suffit”, se contente-t-on de dire devant ces boucheries, restées ouvertes pour satisfaire une clientèle de plus en plus nombreuse en pareilles circonstances. Même pour la journée de l’Aïd, la direction du commerce a établi une liste de 145 boucheries pour assurer une permanence pour cette fête. Les boulangeries ont été au nombre de 185 à être concernées par cette permanence, ce qui a permis au citoyen de s’approvisionner en pain. Le lundi d’avant la journée de l’Aïd, une certaine tension a été observée sur ce produit, même s’il est globalement resté disponible. Tout en faisant leurs précautions pour s’approvisionner en produits alimentaires de large consommation, les citoyens ont été contraints de faire plus de dépenses pour s’offrir des fruits et des légumes plus chers. Aucun de ces produits n’a été épargné par une hausse vertigineuse, à commencer par la pomme de terre, en passant par la laitue, les courgettes et les carottes, pour ne citer que ces produits, très demandés.
Les fruits n’ont pas été en reste et ont pris plus de dinars qu’il n’en faut. “Je l’ai acheté à 130 DA, le voilà aujourd’hui à 180 DA”, dénonce ce citoyen, qui s’élève sur l’augmentation du prix du raisin. La tomate, qui connaît une production abondante à Jijel, est passée de 25 à 60 DA. La spéculation et surtout la cupidité de certains ont contribué à cette hausse qui n’a pas manqué d’éprouver le citoyen, contraint de gesticuler pour joindre les deux bouts. Quoi qu’il en soit, la fête de l’Aïd est passée non sans saigner un citoyen désormais pris dans l’engrenage de ces circonstances qui font perdre à une telle fête sa dimension religieuse. Après la fête, place à l’appréhension de cette situation sanitaire qui reste la principale préoccupation des citoyens à Jijel.
Source : La Liberte