Le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi a qualifié de "criminelle" la décision du ministre de la Santé limogé en pleine crise sanitaire, Faouzi Mehdi, d'inviter les citoyens à recevoir le vaccin anti-Covid, à titre exceptionnel et sans rendez-vous, à l'occasion de l'Aïd Al-Adha.
La présidence du gouvernement tunisien a annoncé, mardi soir, le limogeage de Mehdi. C’est le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, qui va assurer l’intérim à la tête du département de la Santé.
Le limogeage de Mehdi intervient au lendemain de son appel, lors d'une conférence de presse, tenue lundi, à l'ouverture temporaire de la vaccination à tous les Tunisiens de plus de 18 ans pendant deux jours, mardi et mercredi, à l'occasion des jours fériés de l'Aïd Al-Adha.
Cette ouverture a entraîné une ruée dans les 29 centres de vaccination concernés, causant des scènes de bousculades et de nombreuses déceptions face à l'épuisement rapide des doses disponibles.
Mechichi a déploré qu'il ne reconnaisse plus le ministère de la Santé et l'efficacité de ses cadres qui sont des références dans leurs spécialités. Il a ajouté ne jamais avoir imaginé que le ministère tunisien puisse arriver à ce degré de stress, pour assurer la fourniture de l'oxygène aux malades, ni cet échec dans la vaccination, alors que la Tunisie a toujours été citée en exemple en matière de politique vaccinale.
« Je ne reconnais plus le ministère bien qu’il dispose de compétences scientifiques et managériales, mais les cafouillages constatés lors de la gestion quotidienne de la crise, ont fait que nous prenions la décision de limoger le ministre», a souligné le chef du gouvernement.
Mechichi a ajouté que l’organisation de ces journées ouvertes de vaccination est une décision criminelle. Il s’est "étonné" de la prise d'une telle décision de façon unilatérale, sans aucune coordination avec les autres intervenants, comme les autorités sécuritaires, et même, les gouverneurs.
Le chef du gouvernement a rappelé qu’en janvier dernier, Il a effectué un remaniement ministériel, qui a été saboté (en référence à son blocage par le président Kaïs Saïed), indiquant que sa non application a provoqué des catastrophes, notamment dans le secteur de la santé.
« Nous nous excusons auprès des tunisiens qui sont venus mardi se faire vacciner, mais se sont heurtés à une mauvaise organisation qui a atteint le point de menacer la paix civile et la santé des citoyens », a-t-il conclu.
A noter que jusqu’à mardi, le nombre total d'infections au coronavirus en Tunisie a atteint 554 911, dont 17 820 décès, et 443 979 rémissions, selon le ministère de la Santé.
Tandis que le nombre total des personnes vaccinées s’élève à 2 420 468, dont 825 410 ont fait le rappel, dans un pays qui compte 11 700 000 habitants.
Source : AA