Le Maroc est depuis hier au cœur d’un gros scandale mondial d’espionnage. Le journal français Le Monde et 16 autres rédactions ont eu accès à des données partagées par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International.
Il ressort que des dizaines de milliers de téléphones ont été espionnés par les services de nombreux pays en utilisant le logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO.
Destiné « officiellement » à être utilisé dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, ce logiciel a plutôt servi dans certains pays autoritaires à surveiller journalistes critiques et opposants politiques.
Plus de 6.000 téléphones algériens ciblés
C’est le cas notamment au Maroc dont les services de sécurité ne se sont pas contentés de cibler les voix critiques en interne (tous les responsables des médias critiques, selon Le Monde), mais sont allés jusqu’à surveiller des journalistes et autres personnalités à l’étranger.
Des noms de journalistes français ciblés ont été dévoilés. On y trouve celui d’Edwy Plenel, le fondateur de Mediapart ou encore le polémiste Eric Zemour. Des diplomates, des hauts fonctionnaires et des élus ont été aussi ciblés en France. Le Monde parle de plusieurs milliers de numéros de téléphone « +33 », l’indicatif de la France.
L’Algérie est également touchée, et à large échelle semble-t-il, par cette opération d’espionnage. Selon le journal britannique The Guardian, plus de 6 000 téléphones algériens ont été sélectionnés pour être ciblés par le logiciel Pegasus. Aucun nom des personnalités et journalistes algériens espionnés n’a filtré. Une source d’Amnesty International a confirmé à TSA que des journalistes algériens ont été ciblés par le programme. « Mais à ce stade, on ne peut pas livrer plus de détails », indique la même source.
« A ce stade, nous avons identifié des clients potentiels de NSO dans 11 pays : Arabie saoudite, Azerbaïdjan, Bahreïn, Émirats arabes unis, Hongrie, Inde, Kazakhstan, Mexique, Maroc, Rwanda et Togo », indique à TSA une source au sein d’Amnesty International.
Source: TSA