Algérie. Selon The Guardian, le général Belkecir a acheté la citoyenneté du Vanuatu

En fuite à l’étranger depuis l’été 2019 et recherché par la justice algérienne, qui a émis des mandats d’arrêt internationaux contre lui, le général Ghali Belkecir, ex-commandant de la gendarmerie nationale, a été cité dans une longue enquête sur un programme d’octroi de la citoyenneté du Vanuatu à des personnalités de plusieurs pays du monde, controversées ou recherchées, publiée jeudi 15 juillet 2021 par le journal britannique The Guardian.

L’enquête qui a duré plusieurs mois, a permis aux journalistes de The Guardian de révéler que plus de 2000 personnalités « y compris des personnes recherchées », ont pu acheter des la citoyenneté du Vanuatu, considéré comme un paradis fiscal. Parmi ces personnalités qui ont acheté la citoyenneté de cet Etat figurent des fugitifs, des politiciens et des hommes d’affaires en disgrâce, selon la même source.

Selon The Guardian, le prix du passeport du Vanuatu s’élève à 130.000 euros. Ce passeport permet de voyager sans visa à l’Union Européenne (UE) et au Royaume-Uni.  Le journal britannique a expliqué que l’octroi de la citoyenneté pour attirer des investissements n’est pas illégal, mais les autorités du Vanuatu semblent peu regardantes sur le passé de certaines personnalités qui en ont bénéficié.

Ainsi, le général Belkecir a acheté la citoyenneté de ce petit Etat du Pacifique, et ce dans le but de se mettre à l’abri et voyager sans contraintes. The Guardian a présenté le général Belkecir comme « l’ancien chef controversé de la gendarmerie algérienne, la force militaire du pays chargée de l’application des lois, qui a quatre mandats d’arrêt à son encontre. »

Nommé en juillet 2018 à la tête du commandement de la Gendarmerie nationale, le général Belkecir a été limogé une après, soit en juillet 2019. Après son limogeage, il s’est installé en Espagne avec sa femme, Fatiha Boukhers, ancienne présidente de la Cour de Tipaza.

En août 2020, un premier mandat d’arrêt international avait été lancé contre lui par le tribunal militaire de Blida. Il est poursuivi pour « détention d’informations et de documents confidentiels, dans le but de les mettre à la disposition d’un agent d’un pays étranger », et donc pour « haute trahison ». La justice algérienne a émis par la suite d’autres mandats d’arrêt internationaux contre le général Belkecir, dont la cavale semble se poursuivre avec l’achat de cette citoyenneté du Vanuatu.

Parmi les autres personnalités citées dans l’enquête du journal britannique : deux frères sud-africains accusés accusés d’un vol de crypto-monnaie de 3,6 milliards de dollars; Gianluigi Torzi, un homme d’affaires italien accusé d’avoir extorqué le Vatican; un homme d’affaires syrien avec des sanctions américaines contre ses entreprises; un homme politique nord-coréen; un ancien membre d’un gang de motards australien notoire.

Dans la liste de The Guardian figure également l’ancien chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Libye, soutenu par l’ONU, Fayez Al-Sarraj. « Lorsque les accords de cessez-le-feu libyens ont été rompus en janvier 2020, Sarraj a obtenu des passeports du Vanuatu pour lui et sa famille », rapporte le journal qui note : « Il n’y a aucune suggestion par The Guardian que Sarraj ou sa femme ont été impliqués dans des actes répréhensibles ou des activités criminelles ».

Des personnalités célèbres ont bénéficié de ce programme, dont un patron de la FIFA, une princesse émiratie et un télévangéliste nigérian, dont aucun, selon le Guardian, n’a été impliqué dans des actes répréhensibles ou des activités criminelles.

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