L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
Plusieurs milliers d'Haïtiens ont manifesté dimanche 28 février à Port-au-Prince et dans quelques villes de province pour dénoncer la recrudescence des enlèvements commis par les gangs et accusant le pouvoir en place de chercher à imposer une nouvelle «dictature».
Depuis l'automne, Haïti enregistre une recrudescence des enlèvements contre rançon qui touchent indistinctement les habitants les plus riches, et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté. Les manifestants se sont ainsi émus de l'assassinat par des inconnus dimanche matin d'un pédiatre de 63 ans devant sa clinique dans la capitale. Selon les riverains témoignant auprès de médias locaux, ils auraient tenté de l'enlever. «Dans un pays qui manque déjà cruellement de médecins... Des malveillants, malintentionnés, ont tué cet homme et on ne sent pas que les autorités sont motivées à résoudre ce problème», a déploré un manifestant, Élysée Polycarpe.
D'autres ont mis en cause la légitimité du président Jovenel Moïse et dénoncé et des velléités de «dictature» de la part du pouvoir en place. Jovenel Moïse soutient que son mandat à la tête du pays caribéen court jusqu'au 7 février 2022. Mais cette date est dénoncée par une partie de la classe politique haïtienne, selon qui son mandat de cinq ans est arrivé à terme le 7 février dernier. Ce désaccord de date tient au fait que Moïse avait été élu lors d'un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard. Privé de Parlement, le pays s'est encore davantage enfoncé dans la crise en 2020. Isolé, le président Moïse gouverne par décret, alimentant une défiance croissante au sein de la population. Il a annoncé l'organisation du premier tour des élections présidentielles et législatives en septembre.
Un référendum constitutionnel est également prévu pour juin. Cette procédure inédite attise les critiques jusque dans le camp de Jovenel Moïse, car la procédure choisie ne semble pas respecter les dispositions de l'actuelle constitution. «Nous ne voulons pas aller aux élections avec un gouvernement qui viole nos droits et qui, dès le départ, va vicier le processus électoral», a réagi Pascale Solages de l'organisation anticorruption Nou pap domi, participant à la manifestation. Lancée à l'initiative d'organisations protestantes et de la société civile, la marche pacifique s'est déroulée sans incident ni confrontation avec les forces de l'ordre.
Dans la capitale, les milliers de personnes, qui ont défilé drapeaux haïtiens en main, ont par ailleurs multiplié les slogans hostiles à la représentante de l'Onu en Haïti, accusée de minorer l'ampleur des rassemblements populaires.
Source : Le Figaro