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- Le 31 Octobre 2024
"Mieux se reconstruire après la crise sanitaire due à la Covid-19", c’est l’argument avancé par les dirigeants africains qui étaient présent à Abidjan, le 15 juillet, pour la rencontre avec la Banque mondiale.
Et ils demandent pas moins de 100 milliards de dollars d'ici la fin de l'année 2021.
Pour comprendre pourquoi le continent a besoin de tant d’argent pour relancer son économie, il faut d’abord se référer au contexte actuel.
Selon le communiqué final de la rencontre, la pandémie de Covid- 19 a fortement affecté les indicateurs sociaux et a freiné les progrès vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable.
L’emploi a reculé́ (d’environ 8.5% en 2020), et plus de 32 millions de personnes ont basculé dans l’extrême pauvreté́ avec une augmentation "de 25 à 30 millions" le nombre de chômeurs sur le continent.
Il y a également les crises alimentaires et sécuritaires.
Concernant la lutte contre la pandémie elle-même, moins de 3% de la population totale en Afrique, a reçu une première dose de vaccin, ceci alors que les dirigeants ce sont fixé pour objectif de vacciner 40% de la population africaine d'ici la fin de l'année et 60% d'ici le milieu de l'année prochaine.
Pour remédier à cette situation il y a un besoin urgent de fonds. Ce que reconnait Axel van Trotsenburg, le directeur général des opérations de la Banque mondiale.
"Notre appui se fait à travers différents investissements. Il peut être budgétaire ou sous forme de crédit de long terme ou à travers des dons. Et la Banque mondiale finance toutes sortes d’infrastructures jusqu'au secteur social ", explique t-il.
L’appui de la Banque mondiale se fait par le biais de l'IDA (Association internationale de développement), l'institution du groupe qui participe au financement des pays en développement.
Les Etats africains disent vouloir améliorer en priorité les systèmes sanitaires, éducatifs, ainsi que l’insertion socio-professionnelle des jeunes. Et promouvoir la création d’emplois par le développement du secteur privé.
De grands projets qui soulèvent aussi des inquiétudes liées aux risques de détournement des fonds.
L'économiste Mays Mouissi estime qu’il faut plus de contrôle.
"On peut imaginer pour des fonds qui viennent de l’étranger, d’avoir des rapports d’audit, ou de suivi- exécution de façon récurrente, pour pouvoir identifier si l’argent qui est attribué pour une cause est bien affecté à cette cause et est utilisé à bon escient. Après on peut aussi imaginer que les fonds décaissés pour la Covid ne le soient pas en une fois mais de façon séquentielle au fur et à mesure que l’on observe une avancée dans les projets qui sont à financer ", dit-t-il.
Avant la rencontre avec la Banque mondiale, le 18 mai à Paris un sommet avait été consacré à la relance des économies africaines.
L’émission par le FMI de droits de tirage spéciaux (DTS), à hauteur de 33 milliards de dollars pour l’Afrique y avait été confirmé.
" Je pense que nous sommes dans deux choses relativement différentes. Dans un cas on parle spécifiquement de la dette qui étouffait les pays les plus pauvres qui ne pouvaient plus faire face à leurs obligations. Et de l’autre, c’est un mécanisme différent. C’est un mécanisme multilatéral, lié à la banque mondiale qui vient en appui au développement des pays les plus pauvres ", précise Mays Mouissi.
Il faut noter selon l’économiste que les montants annoncés ne sont pas toujours effectivement mis à disposition des pays et ne sont pas totalement décaissés.
Source: DW