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- Le 31 Octobre 2024
Les pays pétroliers doivent se diversifier pour devenir résilients aux changements des marchés de l'énergie, prévient le Fonds monétaire international.
Le marché pétrolier connaît probablement son dernier cycle haussier, provoqué, essentiellement, par des déficits d'approvisionnement dus au manque d'investissement qui s'est poursuivi depuis l'effondrement des prix du pétrole en 2014 et, plus récemment, par un déclin de la production américaine du pétrole de schiste, alors que la demande semble reprendre fortement en Chine et aux États-Unis.
Dans une note publiée, hier, le Fonds monétaire international (FMI) estime que la remontée actuelle des cours du brut pourrait être le dernier cycle haussier car les grandes économies semblent engagées à remplacer les énergies fossiles à moyen terme.
“Ce changement transformera le marché pétrolier, mais présente un risque d'ajustement désordonné pour les économies dépendantes du pétrole, avec des effets de grande envergure”, écrit le FMI dans sa note.
“Même avec des prix du pétrole relativement bas, les sociétés d'extraction et d'exploration ont été très rentables. Dans le même temps, celles-ci ont réduit leurs investissements. La production dans les champs pétrolifères et le nombre de puits diminuent, et l'épuisement des réserves est rapide.
La baisse des dépenses d'investissement et des réserves pétrolières persistent depuis 2014”, fait constater l’institution monétaire internationale, soulignant que la Covid-19 a aggravé cette baisse.
Le FMI anticipe un redressement de la consommation mondiale de pétrole dans les mois à venir, “mais à un niveau inférieur à celui qui prévalait avant la pandémie”.
Le FMI est venu apporter de l’eau au moulin de certains acteurs du marché pétrolier, dont BP et Shell, qui soutenaient, voici quelques semaines, que la demande mondiale de pétrole a culminé en 2019 à environ 100 millions de barils par jour et qu'elle n'atteindra plus jamais ce niveau.
“L'augmentation structurelle de la demande de pétrole, associée à une réduction persistante de la production due à des investissements insuffisants, va probablement précipiter - et entretenir pendant un certain temps - un supercycle des prix du pétrole”, estime le FMI qui avertit que cette tendance mondiale, en faveur de la transition énergétique, n’est pas sans risque. Les réserves de pétrole sur lesquelles comptent tant d'économies dépendantes du pétrole risquent d’être moins précieuses, selon le FMI.
“Cela pourrait entraîner de graves problèmes économiques, notamment des faillites et des crises, entraînant à leur tour des flux migratoires massifs, en provenance des économies dépendantes du pétrole, dont l’Afrique”, lit-on dans la note publiée par l’Institution de Bretton Woods.
“D'autres grandes économies dépendantes du pétrole au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Amérique latine sont également une source importante de fonds, d'emplois et de demande extérieure de biens et de services qui profitent à de nombreux pays voisins”, note également le FMI, qui estime que la fin du pétrole pourrait donc non seulement “dévaster” les économies dépendantes du pétrole, mais aussi “submerger” leurs pays voisins.
Le FMI souligne que la fin du pétrole rend “impérative la transformation économique”. “Les pays riches en pétrole doivent se diversifier pour devenir résilients aux changements des marchés de l'énergie”, conclut l’institution de Bretton Woods.
Source : La Liberte