Le Parti (de gauche) dénonce "la négligence des intérêts du pays par le pouvoir".
Des dizaines de sympathisants du Parti des travailleurs tunisien (marxiste de gauche, sans députés au Parlement) ont participé, samedi, à une marche dans le centre de la capitale, pour dénoncer ce qu'ils considéraient comme "la violation par le gouvernement des intérêts du peuple et du pays. "
Selon la correspondante de l'Agence Anadolu, la marche a débuté depuis la place Bab al-Khadra dans le centre de la capitale Tunis, en direction de l'Avenue Habib Bourguiba.
Les services de sécurité ont fermé les routes menant à l'Avenue, avec des renforts sécuritaires qui accompagnaient la marche dès le début.
Des pancartes ont été brandies, sur lesquelles étaient écrits des slogans appelant à l'amélioration des conditions économiques et sociales, tels que "Travail, liberté et dignité nationale" et "Nous vivons décemment ou nous mourrons tous".
La protestation a coïncidé avec une marche du Mouvement "Ennahdha" sous le slogan "La marche de la stabilité et de la protection des institutions".
Hamma Hammami, secrétaire général du Parti des travailleurs, a déclaré à l'Agence Anadolu : "Nous avons choisi de sortir aujourd'hui pour que le Mouvement Ennahdha n'ait pas toute la rue, et de manifester une voix dissidente appelant à cesser de bafouer les intérêts de ce pays et de son peuple. "
Et de poursuivre :"Nous chérissons la liberté et n'avons jamais recours à la violence pour dénoncer la crise économique de notre pays, le peuple tunisien est seul capable d'arrêter cet effondrement".
Hammami a ajouté : "le Mouvement Ennahdha, qui est au pouvoir depuis dix ans, est en train de détruire la Tunisie avec ses alliés, d'où un message à tous les Tunisiens et Tunisiennes, de prendre conscience de leurs responsabilité dans cette crise et descendre dans la rue, la seule solution démocratique qui a fait chuté le régime de Ben Ali en 2011".
Par ailleurs, le leader du Parti des travailleurs, Jilani Hammami, a déclaré à l'Agence Anadolu : "notre seul message adressé au peuple tunisien aujourd'hui est, que le pays est en perdition, il n'y a ni Parlement, ni gouvernement, ni chef d'Etat, et aucun intérêt du pouvoir pour le bien peuple".
S'agissant des déclarations des leaders du Parti des travailleurs, Il n'a pas été possible de recueillir aucune réaction immédiate du mouvement Ennahdha ou des autorités tunisiennes.
Une marche des partisans d'Ennahdha a eu lieu, samedi après-midi, sous le slogan "La marche de la stabilité et de la protection des institutions", à la lumière de la crise relative au blocage du remaniement ministériel.
Cette marche est intervenue à l'invitation du Mouvement, publié jeudi dans un communiqué, invitant "les militants du Mouvement, ses partisans et tous les Tunisiens à participer à une grande marche samedi", un jour après, la réunion de son bureau exécutif.
Un bras de fer prévaut depuis plus d'un mois entre le président de la République, Kais Saied, et le chef du Gouvernement, Hichem Mechichi, ce dernier ayant annoncé, le 16 janvier, un remaniement ministériel (11 portefeuilles sur 25) qui avait été approuvé 10 jours plus tard par l'Assemblée des représentants du peuple (Parlement).
Hichem Mechichi a limogé, le 15 février, cinq ministres et a désigné cinq ministres chargés d'autres portefeuilles d'en assurer l'intérim et d'expédier les affaires courantes jusqu'à ce que le gouvernement soit remanié. Saied n'a, cependant, pas convoqué les nouveaux ministres pour qu'ils prêtent serment en raison d'une suspicion de corruption visant un ou certains d'entre eux.
Source : AA