Nigeria : 317 écolières recherchées après un nouveau kidnapping de masse

Le chef de l'ONU a réclamé vendredi la libération immédiate des écolières enlevées par des hommes armés dans une école pour jeunes filles dans le nord-ouest du pays.

Des dizaines d'hommes armés ont envahi les dortoirs d'une école pour jeunes filles dans le nord-ouest du Nigeria, dans la nuit de jeudi 25 à vendredi 26 février et ont enlevé 317 élèves d’entre elles, a annoncé vendredi 26 février la police de l'État de Zamfara, qui précise qu'une opération de secours a été lancée pour les retrouver.

«Plus de 300 filles sont toujours portées disparues», a expliqué Sadi Kawaye, professeur à l'école de Jangebe, dans l'État de Zamfara, dans ce nouveau kidnapping de masse d'enfants contre rançon. «Je suis sur la route vers Jangebe», déclaré de son côté Sadi Kawaye, un père dont deux filles ont été enlevées. «J'ai reçu un appel pour m'informer que des bandits avaient kidnappé des élèves», a-t-il souligné. Suite à ce nouveau kidnapping, «la police de l'État de Zamfara et l'armée ont lancé une opération commune pour porter secours aux 317 élèves enlevées par des bandits armés dans le pensionnat de filles de Jangebe», selon le porte-parole de la police Mohammed Shehu, cité dans un communiqué.

Le président nigérian Muhamadu Buhari a condamné vendredi soir «l'inhumain» enlèvement de ces adolescentes et affirmé dans un communiqué que «cette administration ne cédera pas au chantage des bandits qui ciblent d'innocentes élèves en espérant le paiement d' importantes rançons».

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a aussi réclamé vendredi soir la «libération immédiate et inconditionnelle» des adolescentes enlevées, a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric, lors de son point-presse quotidien. Il «condamne dans les termes les plus forts» cet enlèvement, a-t-il ajouté. «Les écoles doivent rester un espace de sécurité pour apprendre sans craindre des violences», a par ailleurs estimé le chef de l'ONU.

Il s'agit d'un nouveau kidnapping de masse contre rançon dans cette région, où des groupes armés, appelés des «bandits» terrorisent les populations, volent du bétail et pillent les villages. La semaine dernière, 42 enfants ont été enlevés dans l'État du Niger, dans le centre ouest du Nigeria, et plus de 300 garçons avaient également été enlevés début décembre à Kankara dans l'État de Katsina.

Ces bandes criminelles se cachent souvent dans des camps dans la forêt de Rugu, qui s'étend sur quatre États du nord et du centre du Nigeria: ceux de Katsina, de Zamfara, de Kaduna, et du Niger. Elles sont motivées par l'appât du gain, mais certaines ont tissé des liens forts avec les groupes djihadistes présents dans le Nord-Est. Ces violences criminelles ont fait plus de 8000 morts depuis 2011, et forcé plus de 200.000 personnes à fuir leur domicile, selon un rapport du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) publié en mai 2020.

Source : Le Figaro

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