Le le président du Mouvement de la société de la paix (MSP), Abderrazak Makri, s’est expliqué, mercredi, sur les raisons de la non-participation de son parti au nouveau gouvernement.
« Malheureusement, ce qu’on nous a proposé ne nous permettra pas d’avoir un impact sur les décisions politiques et économiques, comme nous l’avions promis aux électeurs », a déclaré Abderrazak Makri lors d’une conférence de presse à Alger.
Après avoir laissé entendre qu’il pourrait faire partie de la composante du nouveau Gouvernement, le conseil consultatif du parti a annoncé mardi soir qu’il a finalement choisi de ne pas y participer, après les consultations avec le président Tebboune, qui a reçu le président du parti dimanche dernier.
Le MSP est arrivé en troisième position lors des élections législatives du 12 juin dernier, avec 65 élus (sur 407), derrière le FLN en tête avec 98 sièges, les Indépendants (84 sièges). Tandis que le RND a gagné 58 sièges, le Front El Moustakbal (48 sièges) et le Mouvement El Bina (39 sièges).
« Nous voulons être au pouvoir et non sa façade », a déclaré Makri, qui a ajouté : « Nous n’avons même pas eu l’opportunité de discuter sur les ministères qu’on pourrait nous attribuer, nous n’avons eu aucune opportunité, aucune, pour qu’il y ait une discussion, un dialogue et un échange ».
Le président du MSP a révélé qu’il lui a été demandé de soumettre une liste de 27 noms, parmi lesquels le pouvoir exécutif sélectionnerait quatre ou cinq ministres. Makri a estimé « inacceptable » de ne pas pouvoir choisir les membres du MSP qui rejoindraient le gouvernement.
« Malgré le fait que nous n’avons pas pu faire partie du gouvernement, il (Président Tebboune, ndlr) peut compter sur notre soutien pour le développement (économique), et contre les menaces extérieures ainsi que les menaces contre l’unité nationale », a-t-il déclaré.
Vers une majorité présidentielle
La sortie d’hier du président du MSP lève le voile sur la formule qui sera retenue pour la formation. Selon Makri, le président Abdelmadjid Tebboune « tient à son programme » et les « autres partis ont opté pour la constitution d’une majorité présidentielle ». « Le président nous a signifié que celui qui veut être dans le gouvernement doit adhérer à son programme électoral en 54 points », a-t-il ajouté.
« Notre premier choix c’est de participer au gouvernement, mais nous avons compris qu’il n’était pas possible de former une majorité parlementaire, les autres partis sont pour la majorité présidentielle. Ça ne nous concerne pas et nous ne commentons pas leur position, ils sont libres », a dit Makri, qui a ajouté : « La logique politique veut qu’on aille vers une majorité parlementaire car tous ces partis étaient des concurrents du président de la République lors des dernières élections présidentielles ».
La Constitution de novembre dernier prévoit la nomination d’un chef de gouvernement dans le cas d’une « majorité parlementaire » ou d’un Premier ministre dans le cas d’une « majorité présidentielle ». Cependant, Abderrazak Makri n’a pas donné de précisions sur les partis qui devraient former la majorité présidentielle à l’APN. Mais, selon toute vraisemblance, cette majorité sera composée par le FLN, RND, Front El Moustakbal, El Bina, une partie des Indépendants et les partis qui ont obtenu 1 à 3 sièges.
Pour rappel, le chef de l’Etat a nommé mercredi, Aymen Benabderrahmane nouveau Premier ministre. Il remplace ainsi Abdelaziz Djerad qui était à la tête de l’exécutif pendant 18 mois. Le nouveau premier ministre a occupé le poste de ministre des Finances depuis juin 2020 dans le Gouvernement Djerad. Il a été chargé par le président Tebboune de former le nouveau gouvernement d’ici une semaine.
« Vous êtes qualifié pour la tâche à venir car ce qui nous attend est lié aux affaires économiques et sociales, et donc financières », lui a dit le Président Tebboune, qui lui a souhaité « de réussir comme vous avez réussi au poste de ministre des Finances ».
Source : Algerie-Eco