La Banque d’Algérie vient de donner “son accord pour la création d’une banque d’import-export”. Cette banque spécialisée accompagnera “les exportateurs” et contribuera à régler les problèmes que ces derniers rencontreront. C’est ce qu’a révélé, avant-hier, le président du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), Réda Tir, cité par l’APS.
Réda Tir a également exposé la vision de l’institution qu’il dirige en matière économique, soulignant que dans le cadre de cette vision, “nous avons souhaité que soit mise en place une banque d’import-export s’intéressant au financement des projets et une Maison d’export assurant la logistique à l’exportation”.
Réda Tir ne fournit, cependant, pas de détails sur ces deux structures qui ne peuvent, en fait, résoudre qu’une partie des problèmes soulevés par les exportateurs dont le plus important est, sans aucun doute, le risque de ne pas pouvoir rapatrier les devises, produit des exportations, dans les délais réglementaires.
Il est vrai que, dans son dernier règlement publié au Journal officiel, la Banque centrale a implicitement souligné que le rapatriement des recettes d’exportation, hors délais réglementaires, ne constituerait pas des délits passibles de sanctions pénales. Mais pour de nombreux spécialistes, ces mesures réglementaires restent incomplètes et ambiguës.
Par ailleurs, les exportateurs sont, désormais, autorisés à disposer de “la totalité de leurs recettes d’exportations logées dans les comptes devises pour les besoins de leur activité”. En outre, ces nouvelles mesures “dispensent les exportateurs de l’obligation de formalités de domiciliation bancaire pour les exportations de services numériques, ainsi que celles portant sur les prestations de services des start-up et des professionnels non-commerçants”.
Ces mesures ont été introduites pour encourager et accroître les transactions d’exportations et pour permettre de relancer l’économie nationale notamment les exportations hors hydrocarbures. Selon certains experts, le numérique représente une réelle opportunité car il s’agit d’un secteur dont la demande mondiale explose et où beaucoup de niches restent à conquérir, et qui sont à la portée des entreprises algériennes.
Le pays dispose de plusieurs atouts qui permettront aux PME, aux start-up et aux grands groupes de la filière numérique de gagner des parts à l’export. Et ce, grâce à sa proximité avec l’Europe pour développer des partenariats à l’export. Néanmoins, cela ne peut être réalisé que par un effort soutenu devant permettre de diversifier l’économie de manière globale et d’augmenter les exportations hors hydrocarbures.
Le pays dépend toujours d’un modèle économique centré sur les hydrocarbures. Au fil des années, ce modèle a montré ses limites et s’est révélé structurellement défaillant. Pour s’en défaire, le pays doit faire montre de volonté politique manifeste. Et cette volonté politique doit se traduire dans les actes.
Source : APS