Selon les institutions internationales, le taux de chômage devrait augmenter à 15,1% en 2020, correspondant à une perte nette de plus 500 000 emplois.
«Le taux de chômage devrait revenir à 13,9% en 2021, sous réserve d’un recul de la pandémie.» Telle est la conclusion des institutions internationales à laquelle a souscrit le gouvernement Djerad dans un long rapport sur le plan de relance économique 2020-2024 rendu public ce week-end sur le site officiel du Premier ministère.
L’impact social de la pandémie a ainsi été évalué, probablement pour la première fois, par les autorités qui, il faut le dire, ont été avares en informations et statistiques sur les contrecoups enregistrés par notre économie au plus fort de la crise sanitaire dans le pays en mars 2020.
«La pandémie a fortement impacté l’économie nationale dans son ensemble avec, toutefois, des intensités diverses, allant du secteur peu affecté à celui quasiment sinistré», souligne ce rapport dont, faut-il préciser, le décalage du champ d’étude exploré puisque les chiffres analysés s’arrêtent au premier semestre 2020.
Quoi qu’il en soit, les entreprises ont en tout cas connu des difficultés, telles que la perte de chiffre d’affaires, l’immobilisation de l’outil de production, la détérioration de la trésorerie, la perte d’emplois, les pertes de parts de marché.
Et sur le plan social, si le gouvernement reconnaît que la crise de la Covid-19 a eu de «fortes répercussions sur l’emploi», il admet en revanche qu’il lui est difficile d’avoir, à ce stade, un bilan définitif pour 2020.
«Cependant, selon les chiffres de l’ANEM concernant les offres et les demandes d’emploi enregistrées, on peut constater que le confinement a fait chuter drastiquement les offres et les demandes d’emploi entre 2019 et 2020 (huit premiers mois). En comparant les huit premiers entre 2019 et 2020, on constate que les offres d’emploi ont reculé de 39% et les demandes de 30%.
Cette chute a été particulièrement importante pour les mois d’avril et mai, entre 71 et 86% pour les offres et entre 82 et 95% pour les demandes d’emploi. Toutes les offres et demandes d’emploi devant passer par l’ANEM (depuis 2006), ces données devraient être relativement représentatives du marché de l’emploi, à l’exception de sa partie informelle», note le rapport.
«En terme absolu, les placements effectués par l’ANEM ont connu un net recul, passant de 25 969 affectations en janvier 2020 à moins de 5000 placements en avril 2020. Il y a lieu de noter que d’autres activités particulières ont été fortement impactées, à l’image des métiers spécifiques du cinéma et de la production culturelle, dont le nombre de professionnels activant avoisine 18 500, y compris les indépendants.»
Source : El Watan