L’Algérie envisage d’aller vers l’endettement extérieur

La récession mondiale causée par la Covid-19 a engendré une baisse des exportations représentant une perte colossale de 11 milliards de dollars pour l’Algérie.

Près de sept mois après son élaboration par le ministère délégué chargé de la Prospective, le Premier ministère vient de publier sur son site le plan de relance économique, affichant ainsi les grands axes sur lesquels l’Exécutif compte relancer l’économie nationale qui bat de l’aile.

Le plan, fondé sur les recommandations de la conférence nationale sur le plan de relance économique organisée en août 2020, fait un état des lieux de l’économie nationale qui est fortement impactée par le recul des recettes des exportations des hydrocarbures ces cinq dernières années, engendrant une hausse importante des différents déficits, budgétaire, commercial et celui de la balance de paiement.

En effet, la récession mondiale causée par la Covid-19 a engendré une baisse des exportations représentant une perte colossale de 11 milliards de dollars pour l’Algérie, induisant ainsi un fléchissement de la fiscalité pétrolière budgétisée de plus de 1100 milliards de dinars.

Sur le plan interne, les mesures de confinement adoptées par l’Algérie ont touché la quasi-totalité des secteurs. Elles ont causé, entre autres, un net recul de plus de 470 milliards de dinars des recettes budgétaires hors fiscalité pétrolière. Le déficit budgétaire prévu pour 2020 avait atteint 12,86% du PIB et dépassera en moyenne ce chiffre pour les cinq années à venir (2021-2025).

De ce fait, le gouvernement prévoit l’application d’une panoplie de mesures pour combler ce déficit et financer l’investissement à travers différents modes de financement.

Il pourrait ainsi recourir à court terme à la réalisation d’opérations de refinancement garantissant les liquidités nécessaires pour financer l’économie et assainir une grande partie de cette liquidité par le Trésor dans le cadre des marchés des valeurs du Trésor, ou bien l’utilisation d’une partie des réserves et affectations constituées par la Banque d’Algérie. Il est aussi prévu de recourir au placement en bons du Trésor d’une partie des fonds propres de la Banque d’Algérie.

A moyen terme, l’Exécutif prévoit, dans son plan, le recours au partenariat entre le secteur public et privé (PPP) à travers le financement des infrastructures et services publics par le secteur privé, en contrepartie de revenus d’exploitation et le développement des marchés financiers (Bourses) et de la finance islamique.

Il a été prévu aussi de recourir au financement étranger (notamment à l’endettement extérieur) pour des projets à caractère prioritaire et stratégique, permettant notamment l’élargissement des possibilités d’investissement pour le secteur privé national.

Par ailleurs, le gouvernement compte ouvrir la voie aux investissements directs étrangers (IDE) grâce à l’amélioration du climat des investissements, notamment avec la suppression de la règle 51/49 pour les secteurs non stratégiques contenue dans la loi de finances complémentaire 2020 et le projet de loi de finances 2021.

Pour financer ces déficits, le gouvernement avait recouru auparavant à plusieurs méthodes de financement de l’économie. Ainsi, en 2017, l’emprunt national a contribué à 24% à la réduction du déficit. Le Fonds de régulation des recettes (FRR), quant à lui, a permis de financer à plus de 90% le déficit au cours de la période 2014-2016.

En 2020, le FRR a été complètement soldé. Dans l’optique de l’amélioration des finances publiques, il a été procédé à l’adoption d’une nouvelle approche dans la programmation budgétaire à court terme des dépenses d’équipement (2021-2023).

Sur le plan monétaire, le gouvernement s’est trouvé confronté à des choix limités pour le financement de l’économie, il a eu recours au financement non conventionnel comme alternative à l’endettement extérieur. 

Source : El Watan

 

 

De la même section Regional