Algérie : Salah Goudjil élu à la tête du Conseil de la Nation

Il a remporté la majorité absolue, succédant ainsi à Abdelkader Bensalah et devenant la deuxième personnalité du pays après le président de la République.

Les membres de l'Assemblée nationale algérienne ont élu mercredi, à la majorité absolue, Salah Goudjil à la présidence du Conseil de la Nation (Sénat), devenant ainsi la deuxième personnalité de l'État après le président de la République.

C'est ce qui est ressorti d'une séance plénière tenue aujourd'hui et consacrée à la nomination de Goudjil, 90 ans, intérimaire depuis avril 2019, date à laquelle son prédécesseur Abdelkader Bensalah assumait temporairement la présidence, suite à la démission de Abdelaziz Bouteflika, sous la pression d'un soulèvement populaire.

L'Assemblée nationale, contrôlée par les loyalistes en l'absence de l'opposition, est la deuxième chambre du Parlement algérien et comprend 144 membres.

Les deux tiers des membres du Conseil (96 membres) sont élus par le biais d'un scrutin indirect et secret avec deux sièges pour chaque Wileya (48 wileyas) parmi les membres des conseils locaux, tandis que le président désigne l'autre tiers (48 membres).

Lors de la session suivie par le correspondant de l'Agence Anadolu, le troisième bloc présidentiel (48 membres) a voté pour la désignation de Goudjil à la tête du conseil. Un choix qui a été partagé par les deux blocs du Front de libération nationale au pouvoir pendant le mandat de Bouteflika (62 membres) et l'Assemblée nationale démocratique (27 membres) / Des partis loyalistes).

Cependant, deux membres du ''Front de libération nationale'', Mahmoud Qisari et Jaghdali Mustafa, ont présenté leur candidature à ce poste, avant de se retirer de la course et d'annoncer leur soutien à Goudjil.

Après ce retrait, le président de la séance plénière, Bahi Abdul Hamid (le membre le plus âgé), a proposé de voter à main levée.

Selon le président, 115 membres ont assisté au vote en plus de 12 autres procurations, parmi eux, 126 ayant voté en faveur de Goudjil, avec une seule abstention (dont l'identité n'a pas été révélée).

L'Assemblée nationale a été créée en vertu d'un amendement constitutionnel en 1996, et ses pouvoirs législatifs sont limités. Toutefois, son président considéré comme étant le deuxième homme de l'État est celui qui remplace le président de la République en cas de démission, d'invalidité ou de décès, selon la Constitution.

Bensalah devait reprendre ses fonctions après avoir cédé la présidence de l'État à Abdel Majid Tebboune, élu le 12 décembre 2019, mais début 2020, il a annoncé sa volonté de se retirer de la vie politique, dans un message qu'il a adressé à la Présidence.

"Mon souhait est de voir une telle compétition pour consolider les principes de la démocratie", a déclaré Goudjil dans un discours prononcé après son élection.

Il a expliqué que la mission du Conseil "est importante pour poursuivre le processus de réforme que le président Tebboune avait lancé".

Goudjil, né en 1931 dans la Wileya de Batna (est), est un vétéran de la révolution de libération algérienne (1954/1962), et il est l'un des leaders du Front de libération nationale.

Il a occupé le poste de ministre des Transports entre 1979 et 1986, et en 2013 il a été nommé membre de l'Assemblée nationale dans la limite du quota du président pour un mandat de 6 ans, celui-ci a été ensuite renouvelé en janvier 2019 et en avril de la même année, il a assumé la présidence du Conseil par intérim.

Le 18 février, Tebboune a annoncé la dissolution de l'Assemblée populaire nationale (la première Chambre du Parlement), et l'organisation d'élections législatives anticipées d'ici quelques semaines, dans le cadre d'un arsenal de décisions visant à calmer la colère des manifestants.

Cette décision n'a pas inclut l'Assemblée nationale, dont la Constitution interdit la dissolution, pour sauver le pays d'un éventuel vide constitutionnel dans le cas où la dissolution coïnciderait avec la vacance du poste de président de la république, auquel succède automatiquement le président de cette assemblée, selon des juristes.

Des parties de l'opposition affirment que le principal objectif de la création de l'Assemblée nationale en 1996 est de suspendre toute loi émise par la première chambre du Parlement (l'Assemblée populaire nationale) et rejetée par le système au pouvoir, dans le cas où elle serait tombée sous le contrôle de l'opposition.

Source : AA

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