Haftar déclare comme zone militaire un poste frontalier avec l’Algérie

 Alors que l’Algérie tente d’avancer ses pions en Libye où le nouveau gouvernement de transition prépare les élections prévues en décembre, le général Khalifa Haftar s’est distingué par un geste belliqueux entre son voisin de l’ouest.

 Selon le média Al-Jazzera, les troupes de l’homme fort de l’est libyen se sont emparées d’un poste frontalier avec l’Algérie et l’ont déclaré comme zone militaire où tout déplacement est interdit.

 Des camions militaires, des blindés et des pickups dotés de défense aérienne ont été déployés dans cette zone. Les forces de Haftar ont expliqué que ce déploiement faisait partie de leurs opérations d’extension stratégique dans le sud-ouest de la Libye, selon le même média.

 Vendredi, les forces du général Haftar ont annoncé le début d’une opération militaire contre des « terroristes takfiristes » dans le sud de la Libye, en indiquant que des unités étaient en route pour libérer le sud libyen, toujours selon la même source.

 Le Conseil présidentiel libyen exprime son opposition

 En réaction, le Conseil présidentiel libyen, en sa qualité de commandant suprême de l’armée, a annoncé ce samedi 19 juin « l’interdiction de tout mouvement militaire dans le pays sans son approbation ».

 « Il est absolument interdit de repositionner des unités militaires, quelle que soit la nature de leur mission, ou d’opérer tout mouvement de convois militaires à quelque fin que ce soit, ou pour transférer du personnel, des armes ou des munitions », a déclaré le commandant suprême de l’armée libyenne dans un communiqué, toujours selon Al-Jazeera.

 La décision du général Haftar d’envoyer ses troupes près de la frontière algérienne survient alors que l’Algérie tente de se repositionner en Libye. Une délégation de Sonelgaz conduite par le PDG du groupe, Chaher Boulakhras, s’est rendue jeudi à Tripoli dans le cadre d’une visite de travail pour examiner les moyens d’approvisionner la Libye en énergie électrique durant l’été 2021.

 Dans un entretien accordé au magazine Le Point publié mardi 7 juin, le président Abdelmadjid Tebboune a rappelé que l’Algérie a refusé que Tripoli « tombe aux mains des mercenaires« , allusion aux forces du maréchal Haftar. Il a ajouté que l’Algérie « était prête à intervenir d’une façon ou d’une autre pour empêcher sa chute« .

 « Quand nous avons dit que Tripoli était une ligne rouge, nous l’avons fait sciemment et les concernés ont saisi le message« , a-t-il affirmé, rappelant la position de l’Algérie qui a appelé, à la Conférence de Berlin, à la tenue d’élections générales en Libye sous l’égide des Nations Unies.

 Source: TSA

De la même section Regional