Deux jours après la reprise des manifestations du Hirak, à l’occasion de la célébration du IIe anniversaire du déclenchement de ce mouvement populaire, exigeant un changement radical.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s'est engagé, mercredi, à bâtir une «nouvelle République sans corruption, ni haine».
C’est ce qui ressort du message du président Tebboune à l’occasion de la célébration du 65ème anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA/ la plus grande organisation syndicale du pays) et du 50ème anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, publié sur le compte officiel de la Présidence algérienne, sur Facebook.
« Je répète ce que je vous ai dit l'année dernière à cette occasion, en renouvelant mon engagement avec vous de nous hâter pour bâtir une nouvelle république forte, sans corruption ni haine », a déclaré le locataire du Palais El Mouradia.
Et d’ajouter, « Je félicite les travailleuses et les travailleurs dans tous les lieux, et j’aspire avec vous à une nouvelle Algérie, souveraine et invincible, capable de surmonter les difficultés de cette étape sensible ».
Le message de Tebboune intervient deux jours après la reprise des mobilisations populaires du Hirak appelant à un changement radical.
La date du 24 février de chaque année coïncide avec la création de l'Union générale des travailleurs algériens en 1956 (durant la révolution algérienne contre le colonialisme français) et la nationalisation des hydrocarbures en 1971.
Dans ses discours, Tebboune répète souvent l'expression « bâtir la nouvelle république» fondée sur la liberté et l'État de droit, et mettre fin aux pratiques qui ont marqué l'ère du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.
Lundi, de nombreuses villes algériennes ont été le théâtre de la reprise des mobilisations populaires à l'occasion du IIe anniversaire du Hirak, qui a débuté le 22 février 2019, en refusant la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat, avant qu’il ne se transforme en revendications pour un changement radical du système.
Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs Wilayas pour faire valoir les mêmes revendications à l’origine du mouvement, concernant un changement en profondeur.
Cependant, des organisations de défense des droits humains, telles que la « Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme », ont fait savoir que les forces de sécurité avaient arrêté des activistes avant l’entame des marches des Algérois dans les quartiers de la capitale.
Les marches du Hirak en Algérie ont cessé à la mi-mars 2020 en raison de la propagation du coronavirus, alors qu’une décision a ensuite été émise par les autorités pour interdire toute forme de rassemblement.
Dans un discours prononcé il y a quelques jours, Tebboune a annoncé la dissolution de l'Assemblée Populaire Nationale (la première chambre du parlement), et appelé à des élections législatives anticipées pour recomposer une institution parlementaire « représentative du peuple et exempte de tout soupçon de corruption par l’argent ».
Source : AA