Tunisie: le chef du gouvernement susceptible d'être poursuivi devant la justice

Sur fond des violences policières survenues dans le quartier populaire de Sidi Hassine, à l’origine du décès d’un jeune homme en détention.

Des dizaines d'organisations de défense des droits humains ont fait part de leur intention de poursuivre en justice le chef du gouvernement tunisien et ministre de l'Intérieur par intérim, Hichem Mechichi, ainsi que toute personne impliquée dans les événements survenus à Sidi Hassine et la répression des manifestants.

Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Mohamed Yassine Jelassi, a déclaré, mardi, qu'un collectif d'avocats (de l'Association des jeunes avocats et de l'Ordre national des avocats) ainsi que les 43 signataires de la déclaration du 11 juin, vont porter plainte contre Mechichi, rapporte mardi, l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP/Officielle).

Il a annoncé lors d'une conférence de presse tenue, sur fond des événements survenus à Sidi Hassine, l'organisation d'une première marche vendredi prochain en solidarité avec les victimes de torture et des violences policières.

Une deuxième grande manifestation se tiendra le 26 juin pour permettre aux familles des victimes de s'exprimer à propos des pratiques répressives du ministère de l'Intérieur et des unités sécuritaires, qui se poursuivent dans une impunité totale, a fait savoir la TAP.

Jelassi a appelé la société civile, les médias et l'ensemble des Tunisiens à exercer de fortes pressions « pour faire valoir leurs droits ».

« La Tunisie appartient à tous les Tunisiens, elle n'est pas l'apanage de certains groupes qui bénéficient de la protection et de l’impunité de l'Etat », a affirmé le président du SNJT, cité par la TAP.

Il a dans ce sens évoqué les fortes pressions exercées sur les familles des victimes pour qu'elles ne parlent pas avec les médias, soulignant le rôle majeur du quatrième pouvoir dans la dénonciation de l'injustice et l'impunité qui menacent la paix sociale en Tunisie et sapent la transition démocratique.

Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Samir Cheffi, a souligné que cette conférence de presse vient jeter la lumière sur les violences et agressions qui ont lieu ces derniers jours en lien avec la mort dans des circonstances non élucidées d'un jeune homme et l'agression d'un mineur (molesté et déshabillé de force par des policiers), indique la TAP

Il a souligné l’impératif de mettre un terme à ces pratiques répressives, qui persistent en Tunisie après la révolution et a exhorté la société civile et toutes les forces vives et démocratiques à agir pour consacrer la mise en place d'une police républicaine.

Il a aussi appelé les composantes de la société civile et les institutions de l'Etat à assumer leurs responsabilités face aux violations et abus qui ont lieu, et à dénoncer leurs auteurs au lieu de chercher à les couvrir.

Les quartiers populaires de la capitale Tunis sont le théâtre de manifestations nocturnes depuis 5 jours consécutifs, émaillées par des heurts avec les forces de l’ordre. Les protestataires dénoncent les brutalités policières à l’origine du décès d’un jeune homme en détention.

Source : TAP

 

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