Une plateforme communautaire portuaire d’échange de données numériques (APCS) a été lancée hier par le groupe Serport, et devrait apporter une véritable valeur ajoutée aux ports et à leurs utilisateurs, a, selon l’APS, indiqué à Alger le PDG du groupe services portuaires Serport, Djelloul Achour.
«La mise en place de la plateforme par Algerian port community system, filiale du groupe Serport, permettra une meilleure organisation des flux d’information, une dématérialisation du circuit documentaire et une traçabilité du passage des cargaisons, ce qui réduira d’une manière conséquente la durée des opérations commerciales tout en réduisant les coûts», a-t-il expliqué, selon la même source, à l’occasion du lancement officiel de cette plateforme.
Selon les précisions du premier responsable de Serport, le lancement de la plateforme numérique s’inscrit dans le cadre des objectifs des pouvoirs publics qui consistent à dématérialiser toutes les opérations portuaires et fédérer les usagers du port dans le but de réduire les surcoûts engendrés par les anciennes pratiques et qui sont «évalués à plusieurs millions de dollars».
Selon un tableau récapitulant les indicateurs du commerce transfrontalier, communiqués par le groupe Serport, il ressort qu’en Algérie «les coûts de la logistique dépassent dans certains cas les 30%». Motif recensé ? Délais de traitement et manque de maîtrise de la chaîne logistique.
En matière d’exportations, par exemple, le délai relatif au respect des procédures est de 80 heures, quand il se situe à 52,2 dans les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, et est de seulement 12,7 heures dans les pays de l’OCDE. S’agissant de l’import, ce délai est de 210 heures en Algérie, contre 94,2 dans la région MENA et 8,5 dans l’OCDE.
Les ports submergés
Il faut dire que les ports algériens restent submergés depuis, notamment, la fermeture des ports secs. La presse locale s’est fait l’écho d’un certain nombre de difficultés charriées par cette décision des pouvoirs publics qui semble n’avoir pas réussi à dissiper tous les doutes. Le port d’Alger est en proie à une saturation assurée tandis que celui d’Oran semble y être sur le chemin.
Cette plateforme va-t-elle à fluidifier l’activité portuaire et, partant, permettre de lutter efficacement contre certaines pratiques de passe-droits et de manque de transparence tant décriés par le passé ?
La plateforme APCS a été développée et mise en service par une équipe pluridisciplinaire, composée exclusivement des cadres du groupe Serport, notamment des ingénieurs en informatique, des cadres dans les métiers de la logistique portuaire qui ont déjà développé des opérations similaires dans le cadre du système d’information dans le port. «C’est un projet national à 100%», s’est félicité Djelloul Achour, ajoutant que le recours aux experts étrangers pour l’acquisition d’une telle plateforme aurait coûté près de 25 millions d’euros.
Source : El Watan