Le journaliste et directeur du site électronique Maghreb Emergent et de Radio M restera sous contrôle judiciaire, a indiqué son avocate Me Zoubida Assoul, à l’issue de l’examen de son dossier hier par la chambre d’accusation, près la cour d’Alger.
“La chambre d’accusation a confirmé le maintien d’Ihsane El-Kadi sous contrôle judiciaire”, a déclaré à Liberté Me Assoul, précisant que c’est le parquet qui avait fait appel de cette décision, en exigeant le placement sous mandat de dépôt de son client.
Ihsane El-Kadi a été placé sous contrôle judiciaire le 18 mai dernier sur décision du juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, après sa comparution devant le procureur sur convocation de la Gendarmerie nationale.
La veille il avait reçu une convocation pour se présenter à la brigade de gendarmerie de Bab Jdid, avant d’apprendre par un officier qu’il devait se présenter directement devant le procureur, sur la base d’une plainte déposée par le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, pour un article qu’il a publié sur Maghreb Emergent. M. El-Kadi est accusé d’“atteinte à la sécurité et l’intégrité de l’unité nationale” et “publications qui nuisent à l’intérêt national”.
Son article avait évoqué Rachad, association fondée par des cadres de l’ex-FIS dissous, qui vient d’être classée “organisation terroriste”, tout comme le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK).
Le placement sous contrôle judiciaire d’Ihsane El-Kadi comporte plusieurs restrictions, dont l’obligation de se présenter tous les lundis à 10 heures au commissariat de police, l’interdiction de quitter le territoire national avec confiscation de son passeport.
Il lui est également interdit de quitter les limites territoriales de la wilaya d’Alger, sauf autorisation. Pour rappel, Ihsane El-Kadi a été convoqué plusieurs fois par les autorités, dont la première remonte au 18 juin 2020. Il est convoqué de nouveau le 6 octobre 2020 par la gendarmerie.
Son audition n’a duré que cinq minutes avant qu’il ne soit relâché. Le 30 mars dernier, il a reçu une autre convocation, dont le motif n’avait pas été divulgué.
En se présentant le lendemain, il est transféré vers le tribunal de Sidi M’hamed qui l’a relâché sans la moindre poursuite, après l’avoir auditionné sur son travail de journaliste et sur l’article qui a suscité la plainte du ministère de la Communication.
Source : La Liberte