RDC : L’ONU réclame une commission électorale dépolitisée

L’émissaire de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), la Guinéenne Bintou Keita, a réclamé mercredi une loi de réforme devant dépolitiser la stratégique Commission électorale nationale indépendante (CENI) à l’approche de 2023, année échéancier pour la fin du premier quinquennat du Président Félix Tshisekedi.

« J’espère que la loi sur la réforme de la CENI va renforcer sa dépolitisation, son indépendance, la transparence du processus électoral », a déclaré Bintou Keita lors d’une conférence de presse à Kinshasa où l’Assemblée nationale a démarré l’adoption « article par article » de la proposition de loi sur la Commission électorale dont la gestion était partagée entre la société civile, la majorité au pouvoir et l’Opposition.

Également cheffe de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO), Keita a espéré que les réformes vont également renforcer « la recevabilité pénale de quiconque ne se conformera pas à la loi dans sa gestion conformément aux standards internationaux ».

Issu du parti présidentiel (Union pour la démocratie et le progrès social, NDLR), le député André Mbata qui préside la Commission juridique de l’Assemblée a affirmé auprès d’Anadolu, jeudi, que la CENI est « politique par excellence » et « ne peut pas devenir l’apanage des groupes de pression dont l’objectif n'est autre que la conquête et l’exercice du pouvoir ».

Quant à l’indépendance, il a soutenu que cette institution qui a pour mission d’organiser les élections « ne pourrait être indépendante du peuple, ni de ses représentants car ses membres sont investis par ordonnance présidentielle, et leur désignation est entérinée par l’Assemblée nationale à laquelle elle est tenue de faire rapport » sur sa gestion.

Depuis les élections du 30 décembre 2018 qui ont porté Félix Tshisekedi au pouvoir sur fond de soupçons de « braquage électoral » décrié par l’opposition et la société civile, la communauté Internationale et la société civile congolaise tout comme l’opposition plaident pour que des acteurs politiques ne fassent plus partie du bureau de la Commission électorale.

La loi qui sera analysée par l’Assemblée nationale « renforce davantage la politisation de la CENI et nous voyons déjà Tshisekedi préparer un autre braquage électoral », a déclaré à l'Agence Anadolu Prince Epenge, porte-parole de la coalition d’opposition Lamuka.

La même bataille est menée par les 8 confessions religieuses congolaises qui désignent le président de la Commission électorale.

Tshisekedi a récemment annoncé qu’il comptait se présenter pour un deuxième quinquennat en 2023.

Source : AA

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