Lors d'un rassemblement de protestation devant le siège du gouvernement à la Kasbah.
Des dizaines de Tunisiens ont organisé, ce jeudi, un rassemblement de protestation à la place du gouvernement à la Kasbah, pour réclamer leurs droits constitutionnels et exiger la justice pour les "victimes de la tyrannie".
Ce rassemblement a été organisé à l'appel de la ''Coalition pour la justice transitionnelle" (indépendant) sous le thème : "Journée de la décision", où les protestataires ont scandé : ''Activer le processus de justice transitionnelle est un droit, "Fidèles au sang des martyrs" et "Appliquez la loi''.
Dans un entretien avec l'Agence Anadolu, Mohamed Jemai, le porte-parole de la Coalition, a accusé les forces de sécurité d'avoir tenté d'interdire la marche de protestation, en déclarant : '' Le rassemblement de protestation a été contrecarré par les forces de sécurité, et ils ont essayé de nous éloigner de la Place du gouvernement"
Selon lui, ''la tentative de confrontation et d'agression des forces de sécurité est une violation de la Constitution''. ''C'est pourquoi tous les manifestants vont entrer en sit-in ouvert à la Place de la Kasbah et entamer une grève de la faim'', a-t-il fait savoir.
Jusqu'ici, aucun commentaire n'a été émis par les autorités tunisiennes à ce sujet.
Jemai a expliqué que les manifestants '' revendiquent l'activation de la loi fondamentale 53 de 2013, qui prévoit l'activation des avantages de la justice transitionnelle, rendre justice aux victimes de la tyrannie et présenter des excuses aux victimes des agences de l'État.
Il a ajouté que ce rassemblement vient en réponse à la "politique d'atermoiements et de réticences poursuivie par l'Etat".
Jemai a, également, appelé la société civile et les partis proches du gouvernement à "soutenir les victimes de la tyrannie qui participeront au sit-in afin d'activer leurs droits constitutionnels".
Il est à noter que le président de ''l'Autorité générale des martyrs et des blessés de la révolution et des opérations terroristes en Tunisie'' Abdelrazak Kilani a affirmé '' l'engagement du gouvernement à poursuivre la voie de la justice transitionnelle''.
Il a ajouté, dans de précédentes déclarations à l'Agence Anadolu, qu'il existe "une volonté réelle et sincère de la part du gouvernement actuel et de son chef, Hichem Mechichi, qui n'hésitera pas à assumer sa responsabilité pour achever ce chemin de transition".
Le 24 décembre 2013, le parlement tunisien a adopté une loi relative à la ''justice transitionnelle'', suite à quoi, l'Instance Vérité et Dignité a été créée.
L'Instance enquête sur les violations des droits humains en Tunisie, sous le règne des anciens présidents Habib Bourguiba (1955 - 1987) et Zine El Abidine Ben Ali (1987 - 2011).
Le rapport final de l'Instance Vérité et Dignité a été publié en juin dernier. Il a dressé une série de propositions pour l'indemnisation de victimes de la tyrannie, et recommandé d'entreprendre des réformes afin que les atteintes aux droits humains ne se reproduisent plus dans l'avenir.
Source : AA